Face à des défis de taille, notamment une crise de croissance en 2007 et des perturbations extérieures ces quinze dernières années, le secteur de la microfinance au Maroc a démontré une capacité de résilience remarquable, affichant une croissance annuelle moyenne positive, indiquent la BEI, la Délégation de l’UE au Maroc, la FNAM, JAIDA et le CMS dans un communiqué conjoint. Néanmoins, malgré une progression régulière, les performances du secteur n’ont pas encore pleinement réalisé son potentiel d’impact sur l’inclusion financière au niveau national.
Cette rencontre a créé un espace d’échanges entre des experts de renom, à la fois nationaux et internationaux, autour des perspectives pour ce secteur essentiel au développement. L’événement a fourni une plateforme privilégiée pour discuter des défis actuels et élaborer des stratégies novatrices destinées à revitaliser le secteur. Les débats ont mis en exergue l’importance d’intégrer les enseignements tirés des crises précédentes et de se tourner vers les innovations technologiques pour assurer sa pérennité et élargir sa portée.
Cette journée de réflexion a permis aux acteurs du secteur de partager des expériences internationales et de définir trois axes de développement clés pour renforcer l’inclusion financière.
Il s’agit premièrement d’une analyse approfondie du marché potentiel de la microfinance favorisera une segmentation plus précise et, deuxièmement, de l’accélération de l’intégration numérique dans les modèles de développement des acteurs vise à moderniser le secteur. Le troisième axe envisage la transformation de certaines associations de microcrédit en sociétés de microfinance. Ces axes de développement ciblent la diversification des produits et services de la microfinance au Maroc, l’élargissement de la base de bénéficiaires et l’amélioration continue de l’expérience client.
Le programme d’Assistance Technique pour le Mécanisme de Microfinance (TAFI-SN), avec le soutien de la Commission Européenne, a été particulièrement reconnu pour son rôle clé dans la fourniture d’une assistance technique spécialisée et l’amélioration de l’accès au financement pour les micro-entreprises et les Très Petites et Moyennes Entreprises (TPME).
Cette initiative fait partie d’une stratégie globale visant à améliorer la qualité des services financiers, essentielle pour promouvoir l’entrepreneuriat et l’inclusion financière. En outre, le programme TAFI-SN a apporté une assistance technique à plusieurs institutions de microfinance au Maroc, facilitant la réalisation d’études pour évaluer l’évolution de la microfinance, identifier les opportunités de croissance et renforcer l’inclusion financière.
Une enquête détaillée sur les besoins non financiers des clients de la microfinance a notamment rassemblé les avis de plus de 1.500 clients répartis dans quatre pays, y compris le Maroc, mettant en avant l’importance des services d’accompagnement tels que la formation, le coaching et le réseautage pour relever les défis post-pandémie et stimuler la croissance économique.
Citée par le communiqué, l’ambassadrice de l’UE au Maroc, Patricia Llombart Cussac, a déclaré : « Cet évènement souligne la complémentarité évidente des initiatives que nous soutenons entre organismes de l’UE, avec notre partenaire marocain, en faveur de l’inclusion financière des micro et petites entreprises, cruciales pour une économie durable, inclusive et génératrice d’emplois ». Et d’ajouter : « Les discussions d’aujourd’hui permettront de soutenir la Stratégie Nationale d’Inclusion Financière (SNIF), vers son objectif qui consiste à faire de la microfinance un levier encore plus fort d’inclusion financière et de développement socio-économique ».
« Cette journée marque une avancée pragmatique et prometteuse pour le secteur de la microfinance au Maroc. Grâce à l’appui de partenaires engagés tels que la FNAM, JAIDA et le CMS, nous avons posé les jalons d’une approche réfléchie pour adresser les défis propres au secteur », a, pour sa part, indiqué le chef de la représentation de la BEI au Maroc, Adrien de Bassompierre.
« Nos efforts communs vers une croissance durable et une inclusion financière élargie reflètent notre engagement envers le développement socio-économique du Maroc et pour un avenir financier inclusif et prospère pour tous les Marocains », a-t-il soutenu. De son côté, le président de la FNAM, Ahmed Ghazali, s’est félicité de la tenue de cette rencontre internationale de la microfinance au Maroc qui « constitue un forum d’échanges et de réflexion sur les grands enjeux du secteur et ses perspectives d’avenir ».
Selon lui, « l’ambition principale est de créer un temps fort d’échange, de partage d’expériences autour de la problématique de l’évolution institutionnelle, du modèle économique du secteur et de créer des interactions entre les différents acteurs ». Ghazali a également mis l’accent sur le préalable du développement du cadre juridique, réglementaire et fiscal pour réaliser le saut qualitatif tant espérer tout en restant fidèle à la mission originelle, qui est celle d’appuyer, financer et accompagner les porteurs de projets générateurs de revenus parmi les populations les moins favorisées. Pour la directrice du CMS, Naima Sahil, la collaboration avec des partenaires clés comme la BEI, la FNAM, et JAIDA, joue un rôle pivot dans le soutien et l’accompagnement du secteur de la micro finance, contribuant activement à la mise en œuvre de sa stratégie de développement.
« Ensemble, nous dévoilons des perspectives prometteuses pour catalyser le potentiel du secteur, soutenir le développement économique et renforcer l’inclusion financière, en parfaite synergie avec la SNIF du Maroc », a-t-elle ajouté. Le directeur général de JAIDA, Hatim Seffar, a déclaré : « En étroite collaboration avec des partenaires de renom tels que la BEI, la FNAM, le CMS, les IMF et les acteurs clés de l’ESS au Maroc, JAIDA s’engage pleinement à promouvoir une économie inclusive et solidaire pour un avenir prospère et un impact positif durable. La SNIF est une référence essentielle pour les futures feuilles de route des acteurs de l’ESS, guidant ainsi nos efforts vers une croissance économique plus inclusive et durable ».
(Avec MAP)