La situation au Soudan est “presque catastrophique”, a jugé la dirigeante de cette organisation onusienne, lors d’une interview avec l’AFP. “Il y a de la faim, énormément de faim” dans le pays, a-t-elle jugé. “Et même si nous déclarons l’état de famine, ce sera trop tard”, a-t-elle poursuivi.
Selon l’ONU, dans les prochains mois, près de 5 millions de personnes pourraient plonger dans une “insécurité alimentaire catastrophique”, le niveau le plus élevé de l’échelle du cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire (IPC).
Le Soudan “pourrait bien être la plus grande crise alimentaire jamais connue”, a estimé McCain, quand la guerre au Soudan, démarrée il y a un an, a fait des milliers de morts, provoqué le déplacement de plus de 8,5 millions de personnes, selon l’ONU, mais aussi détruit les infrastructures déjà précaires du pays.
La réponse humanitaire prévue pour le Soudan n’est toutefois financée qu’à la hauteur de 5 %, selon la diplomatie française.
“Gaza est l’objet de toutes les attentions, et c’est compréhensible. Mais nous ne pouvons pas oublier des pays comme le Soudan”, a réagi la directrice exécutive du PAM qui “ne peut nourrir les gens si les gouvernements et les entités privées ne sont pas prêts à (le) financer”.
Cindy McCain a également demandé aux belligérants du conflit de laisser l’accès au territoire soudanais aux humanitaires, qui ne peuvent selon elle atteindre “90 % de la population”.
“Lorsque nous commençons à nous demander s’il y a, ou non, la famine, la vérité est que nous ne le savons pas parce que nous ne pouvons pas y accéder, a-t-elle insisté. Il est donc très important pour nous d’obtenir un accès sûr et sécurisé” aux bénéficiaires.
Une conférence humanitaire internationale pour le Soudan et ses voisins se tient lundi à Paris. Co-organisée par la France, l’Allemagne et l’Union européenne, elle vise à combler le déficit de financement pour faire face à la crise soudanaise.