“Extorsion et menace de révéler des affaires honteuses” : les istiqlaliens demandent à Baraka de geler l’adhésion de Mediane

Mohamed Saoud, président du groupe Istiqlal au Conseil de la région de Tanger-Tétouan-Al Hoceima, a envoyé jeudi 14 mars une lettre au Secrétaire général du parti, Nizar Baraka, lui demandant “le gel provisoire de l’adhésion de Noureddine Mediane au groupe Istiqlal du Conseil de la région, jusqu’à la décision finale dans son dossier présenté devant la justice”, suite à son “agression immorale et illégale contre sa collègue Rafia El Mansouri, où il a porté atteinte à son honneur et à sa réputation, allant jusqu’à l’extorsion, la diffamation et la menace”.

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Une affaire de sextorsion oppose les parlementaires Rafia El Mansouri et Noureddine Mediane (Istiqlal). Crédit: DR

Mohamed Saoud a également demandé à Nizar Baraka, dans la lettre qui a suivi une réunion d’urgence tenue par le groupe Istiqlal du Conseil de la région jeudi dernier pour discuter de ce qui est arrivé à Rafia El Mansouri, de “geler l’adhésion de Mediane à toutes les structures du parti, à titre préventif, et de renvoyer son dossier au comité d’arbitrage et de discipline, en attendant le jugement du tribunal”.

Le président du groupe Istiqlal pour le Conseil de la région de Tanger-Tétouan-Al Hoceima a affirmé qu’“à ce jour, aucune autre donnée ou preuve remettant en cause la validité des informations et des preuves disponibles auprès du Conseil, ou ayant la même force, n’a été présentée”.

Annonçant sa solidarité “absolue et inconditionnelle avec Mansouri” face à ce qu’elle a subi, il estime que “par son agression lâche, Mediane a frappé au cœur les valeurs morales et politiques pour lesquelles le parti a lutté pendant des décennies”.

Comme rapporté par TelQuel Arabi, Rafia El Mansouri avait porté plainte contre Noureddine Mediane pour “insulte, diffamation, menace, extorsion, atteinte à la vie privée, abus de pouvoir, diffamation et menace de révéler des affaires honteuses”.

Sextorsion

Selon le texte de la plainte rédigée par un avocat, dont TelQuel Arabi détient copie, “elle a été surprise par des déclarations, des allégations et des propos de la part d’amis et de collègues du parti portant atteinte à son honneur et sa dignité, affirmant que l’accusé, pour ses propres motifs, la maltraitait, la diffamait, l’insultait, et l’accusait d’avoir subi des avortements suite à des relations sexuelles avec lui, comme il l’avait déclaré à un groupe de personnes. L’accusé ne s’est pas arrêté là, mais a tenté d’extorquer la plaignante avec des vidéos qu’il prétend être d’elle nue et dans des positions indécentes, afin de la forcer à démissionner du parti, et a traité ses sœurs de prostituées.

La plainte accuse également Mediane “d’abuser de son pouvoir politique au sein du parti, d’exclure El Mansouri de toutes les organisations du parti, et de contacter les autorités de l’État pour minimiser sa situation prestigieuse au sein de la province, et de dire qu’elle est devenue un fardeau pour le parti, dans une violation flagrante des lois régissant les partis”.

“Il prétend également que le mérite lui revient pour les postes occupés par la plaignante, et lui demande de retourner les indemnités financières que la plaignante a reçues pour son compte personnel, après avoir assumé ces responsabilités”, poursuit le texte, notant “l’existence d’un procès-verbal de transcription des enregistrements audio”.

TelQuel Arabi a tenté de contacter l’accusé, sans réponse jusqu’à la rédaction de ces lignes.

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