Les secours en mer ont été avertis dans la nuit de lundi à mardi qu’un bateau se trouvait en difficulté à 76 miles nautiques (environ 140 km) au sud de Grande Canarie, l’une des sept îles de l’archipel espagnol situé à l’ouest des côtes africaines.
À bord, deux corps ont été découverts et “quatre personnes ont été évacuées en urgence” par hélicoptère vers un hôpital de Grande Canarie. Trente-quatre autres personnes ont été secourues et ramenées sur le port d’Arguineguin, à Grande Canarie.
Près de 12.000 migrants sont arrivés aux îles Canaries à bord de 181 embarcations entre le début de l’année et la fin février, selon les données officielles du ministère de l’Intérieur, un chiffre beaucoup plus élevé que sur la même période l’an dernier, où 1865 arrivées et 42 bateaux avaient été enregistrés.
Les Canaries font face à leur pire crise migratoire depuis 2006 avec une hausse spectaculaire ces derniers mois des arrivées de réfugiés, originaire pour la plupart d’Afrique subsaharienne.
En 2023, l’archipel a vu arriver 39.910 migrants sur l’ensemble de l’année. Ce chiffre est supérieur de 154 % à celui de 2022 et dépasse le précédent record de 2006.
Fortement empruntée depuis quelques années en raison du durcissement des contrôles en Méditerranée, la route vers les Canaries est considérée comme l’une des routes maritimes migratoires les plus dangereuses du monde.
Selon l’ONG espagnole Caminando Fronteras, au moins 6618 migrants sont morts ou ont disparu en tentant de rejoindre l’Espagne en 2023, soit 18 migrants disparus par jour en moyenne.
Les migrants, qui partent bien souvent des ports marocains ou de Mauritanie, mais aussi depuis quelque temps de Gambie ou du Sénégal, effectuent cette traversée sur plusieurs centaines de kilomètres et durant plusieurs jours ou semaines sur des embarcations de fortune bondées.
S’ils dérivent trop à l’ouest et manquent les Canaries ou s’ils ne sont pas repérés par les sauveteurs, ils sont condamnés au naufrage ou à mourir de faim, de soif ou d’hypothermie.