Si on trouve un consensus pour l’intérêt supérieur national, j’accepterai cette décision (…) Dans le cas contraire, je demanderai au Conseil constitutionnel de désigner mon successeur pour la passation de service, le 2 avril”, a dit lundi soir Macky Sall à la fin de la première journée du dialogue national tenu à Diamniadio, à 30 km de Dakar. “Le plus important pour le moment, c’est de fixer la date de l’élection présidentielle”, a insisté le chef de l’État.
Jeudi dernier, Macky Sall a annoncé qu’il quitterait la présidence de la République à l’expiration de son mandat, le 2 avril 2024. Certains participants au dialogue, dont le représentant de l’Église catholique, Philippe Tine, ont proposé de tenir l’élection présidentielle avant le 2 avril.
D’autres participants, des candidats dont les dossiers ont été rejetés par le Conseil constitutionnel, ont réclamé la reprise du processus électoral et, éventuellement, l’organisation du scrutin au-delà de la fin du mandat de l’actuel président de la République.
S’exprimant au début du dialogue, Macky Sall a dit que son “vœu le plus cher” était d’organiser l’élection “avant l’hivernage prochain”. Il a déclaré également qu’il va engager les parlementaires de la mouvance présidentielle à l’Assemblée nationale et même ceux de l’opposition à voter la loi d’amnistie qu’il fera adopter en Conseil des ministres mercredi.
“J’engagerai les députés de notre majorité, nos leaders, et même les députés de l’opposition à voter cette loi d’amnistie pour dépasser ces difficultés”, a dit le président Macky Sall.
Des membres du gouvernement, des représentants de partis politiques, de collectivités territoriales, de l’Administration publique, d’organisations de la société civile et de syndicats de travailleurs prennent part au dialogue de deux jours.
Selon Macky Sall, l’un des objectifs de cette concertation est de trouver un consensus sur la date de l’élection présidentielle.
Lors de la clôture de cette journée, le président de la République a décliné les deux seuls points sur lesquels deux commissions vont s’épancher.
La première commission sera dirigée par le ministre de l’Intérieur et le directeur de la Direction générale des élections DGE. Cette commission va discuter sur la tenue de la présidentielle en tenant compte des fêtes religieuses. L’autre énigme, c’est, affirme Macky Sall, “la reprise du processus ou la continuité de celle-ci. S’il y a concertation, la date du scrutin sera fixée” et l’autre commission va statuer sur la constitutionnalité du scrutin.
“Il y a des milliers de juristes au Sénégal. Sur ce point, s’il n’y a pas consensus, il reviendra au Conseil constitutionnel de trancher. Ma position est connue de tous, j’en ai assez. Trouver un consensus pour aller à une joute libre transparente. Il y a trop de surenchères, malheureusement sans fondement”, a déploré le dirigeant sénégalais.
Macky Sall a organisé ce dialogue après avoir interrompu le processus qui devait conduire à la tenue de l’élection dimanche 25 février 2024.
Le Conseil constitutionnel, en plus d’avoir annulé une loi votée par l’Assemblée nationale en vue du report de l’élection au 15 décembre prochain, a demandé au chef de l’État d’organiser le scrutin “dans les meilleurs délais”.
Seize des 19 candidats dont les dossiers sont déclarés recevables par le Conseil constitutionnel ont refusé de participer au dialogue national. Des organisations de la société civile se sont abstenues aussi d’y prendre part.
(avec MAP)