La gestion de la Fiviar, confrontée à la première réunion du conseil d’administration depuis l’arrestation de son président, M’Hammed Karimine, semble susciter des préoccupations évidentes. Dans ce sens, l’annonce de ces quatre réunions destinées à examiner les comptes des exercices 2021, 2022 et 2023 soulève des questions sur ceux des années 2017, 2018, 2019 et 2020, pour lesquels aucune réunion n’a encore été organisée.
Les membres du conseil d’administration expriment également des interrogations sur le traitement réservé aux rapports financiers, élaborés pour rendre compte de la comptabilité des exercices et actuellement objet de suspicions.
L’annonce de la session extraordinaire, suivie de trois sessions ordinaires concernant la comptabilité des années 2021, 2022 et 2023, soulève des inquiétudes, en particulier sur l’absence de documents relatifs aux rapports financiers. Le conseil d’administration s’interroge également sur le sort des sessions relatives aux exercices des années 2017, 2018, 2019 et 2020, ainsi que sur les rapports financiers qui auraient dû être émis à cette occasion.
Cet ensemble de préoccupations survient alors que, selon des informations rapportées par Al Akhbar en date du 27 février, M’Hammed Karimine, président de la Fiviar, aurait transmis de fausses données au ministère de l’Agriculture, de la Pêche maritime, du Développement rural et des Eaux et forêts.
Le quotidien rappelle alors que les déclarations de Mohammed Sadiki, ministre de ce département, basées sur des statistiques fournies par la Fiviar, indiquaient que la production de viandes rouges avait dépassé les 600.000 tonnes en 2019. Al Akhbar conteste ces chiffres, soulignant que la Fiviar avait effectué environ 180.000 opérations d’insémination artificielle en 2020, enregistrant une baisse de 18 % par rapport aux cinq années précédentes.
Cette diminution ne serait pas proportionnelle à l’ampleur de la crise, les opérations d’insémination artificielle ayant généré 14 millions de dirhams en 2020, 13 millions en 2021 et 10 millions en 2022.
Toutes ces statistiques, ainsi que d’autres dépenses, seront examinées et validées lors des sessions ordinaires prévues par le conseil d’administration de la Fiviar ce mercredi.
Dans une lettre adressée à Mohammed Sadiki, ministre de l’Agriculture, de la Pêche maritime, du Développement rural et des Eaux et forêts, Akbouche Nouri, membre du conseil d’administration de la Fiviar, a remis en cause la légalité des sessions relatives aux années 2021, 2022 et 2023. Il dénonce l’absence de réunions et d’ordres du jour, soulignant des amendements prévus et l’approbation de l’adhésion de nouvelles associations à la Fiviar.
Akbouche Nouri, dans sa lettre à Mohammed Sadiki, signale également des irrégularités dans la gestion de la Fiviar, déplorant le manque de transparence et de bonne gouvernance. Il évoque des soupçons de corruption, certains étant actuellement entre les mains des enquêteurs et du circuit judiciaire.