Le chef du Mossad (services de renseignement extérieurs israéliens) David Barnea et du Shin Bet (services de renseignement intérieurs) Ronen Bar s’envolent vendredi pour la capitale française, selon les médias israéliens.
Une première trêve d’une semaine avait permis fin novembre les libérations de plus d’une centaine d’otages entre les mains du Hamas et de 240 palestiniens écroués en Israël.
Fin janvier, le chef du Mossad s’était réuni à Paris avec ses homologues américain et égyptien et le Premier ministre du Qatar, afin de discuter d’un nouvel accord de trêve à Gaza. Une source du Hamas a affirmé que le plan discuté à Paris prévoyait une pause de six semaines dans les combats et la libération de 200 à 300 prisonniers palestiniens en échange de 35 à 40 otages détenus par le Hamas.
Depuis, des pourparlers ont aussi eu lieu en Égypte, où s’est d’ailleurs rendu le chef du Hamas, Ismaïl Haniyeh, pour une visite qui s’est terminée jeudi soir, selon le mouvement islamiste palestinien. Les discussions ont porté notamment sur la “fin de l’agression” israélienne, le “retour des déplacés chez eux” et un “échange de prisonniers”.
Le mouvement palestinien demande un “cessez-le-feu complet” et le retrait des forces israéliennes de Gaza, des demandes jugées “délirantes” par le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu dont le gouvernement est ouvert à une pause dans les combats, mais affirme vouloir continuer à terme son opération militaire afin “d’anéantir” le Hamas. Netanyahu s’oppose aussi à la libération de prisonniers ayant participé à des attaques anti-israéliennes, réclamée par le Hamas.
Pendant que le chef du Hamas était au Caire jeudi, l’émissaire américain Brett McGurk était en Israël où il a discuté notamment, selon la Maison Blanche, d’une “pause prolongée afin de libérer tous les otages”. À l’issue de cette rencontre, et donc à la veille du départ pour Paris du chef du Mossad, le ministre israélien de la Défense Yoav Gallant a indiqué que le gouvernement “allait accroître” les prérogatives des “négociateurs sur les otages”.
La guerre a été déclenchée le 7 octobre par une attaque sans précédent en Israël de commandos du Hamas depuis Gaza, qui a entraîné la mort de plus de 1160 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP à partir de données officielles israéliennes.
En représailles, Israël a juré de détruire le Hamas, qui a pris le pouvoir en 2007 à Gaza, et lancé une offensive qui a fait plus de 29.000 morts dans le territoire palestinien, en grande majorité des civils, selon le ministère de la Santé du Hamas.
Depuis le 7 octobre, les échanges de tirs sont quasi-quotidiens entre l’armée israélienne et le Hezbollah libanais, un allié du Hamas palestinien.
Lors d’un déplacement récent en Israël et au Liban, le chef de la diplomatie française Stéphane Séjourné a présenté des “propositions” pour éviter un conflit ouvert à la frontière israélo-libanaise. Ce plan prévoit, selon des sources diplomatiques, l’arrêt des violences des deux côtés et surtout un retrait des combattants du Hezbollah de dix à douze kilomètres au nord de la frontière.
“Nous ne patienterons plus très longtemps en attendant une solution diplomatique dans le nord” du pays, à la frontière avec le Liban, a déclaré vendredi sux X le ministre israélien des Affaires étrangères, Israël Katz. Et d’ajouter : sans “changement”, “nous n’hésiterons pas à agir”.