Lors d’un discours tenu au Conseil régional de son parti, le PJD, à Marrakech le 19 février, Benkirane a eu des propos controversés, fustigeant une ministre français, sans préciser laquelle, qui aurait minimisé l’importance de la figure paternelle dans le noyau familial,.
Il a également affirmé que “ceux qui demandent l’égalité (entre hommes et femmes, ndlr), qu’ils soient de gauche ou dans le Conseil national des droits de l’Homme, veulent nous transformer en Européens, ce qui conduira à l’absence de relations sexuelles entre les conjoints à l’avenir”.
Benkirane a poursuivi en disant que ceux qui réclament l’égalité “conseillent aux femmes de faire attention aux agressions des hommes”, ce qui fait que “lorsqu’ils se rencontrent, chacun a peur de l’autre”, insistant sur le fait que “ces couples ont commencé à vivre chacun pour soi, et ils ont commencé à résoudre leurs problèmes à travers la pornographie et le plaisir individuel”.
Il a également remis en question les initiatives visant à interdire le mariage des mineures, en particulier celles de 17 ans, arguant que les conditions de vie peuvent parfois justifier de telles unions, notamment dans les zones rurales.
L’ex-chef du gouvernement a ainsi fait référence à une affaire soulevée auprès de l’ancien ministre de la Justice Mustapha Ramid (PJD), impliquant une jeune fille qui aurait menacé de se suicider si elle était empêchée d’épouser l’homme qu’elle aimait.
Il a également critiqué la contradiction entre la promotion des relations sexuelles consensuelles et les appels à interdire le mariage de quelques jeunes filles, interrogeant les motivations derrière ces appels et leur impact potentiel sur la société marocaine, en les comparant aux statistiques alarmantes des féminicides en France.
“Ceux qui lancent ces appels (à interdire le mariage des mineures, ndlr) souhaitent-ils rendre les Marocains comme les Français ? En France, un meurtre de femme est enregistré tous les un jour et demi ou deux jours, ce qui équivaut à 140 femmes par an”, a-t-il déclaré dans un raisonnement hasardeux.
Ce n’est pas la première fois que Benkirane s’oppose publiquement à l’égalité entre les sexes. En décembre, il avait affirmé que les femmes étaient les véritables perdantes de l’appel à l’égalité entre les sexes, et non les hommes, soulignant que le modèle européen en était une illustration criante.
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