Brahim Ghali en Irlande : une tentative d’intox qui fait pschitt

La récente visite du leader du Polisario en Irlande n’a pas manqué d’attirer l’attention. Une visite présentée par les milieux pro-séparatistes comme un succès diplomatique, couronnée par une photographie publiée sur les réseaux sociaux réunissant Brahim Ghali et le président irlandais Michael D. Higgings. Un narratif  démenti par l’ambassade d’Irlande à Rabat.

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L’Irlande ne reconnaît pas la RASD. La visite des représentants du Polisario en Irlande la semaine dernière était de nature privée et non pas dans le cadre d’une invitation officielle”, a signifié la représentation diplomatique irlandaise. L’occasion pour l’ambassade de rappeler la position de son gouvernement sur la question du Sahara qui consiste en un “soutien total au processus mené par les Nations unies et aux efforts du Secrétaire général pour parvenir à un règlement politique définitif et mutuellement acceptable sur cette question”.

Une sortie corroborée par des sources bien informées qui, tout en rappelant que la visite de Brahim Ghali à Dublin n’est pas un événement “officiel”, précise que ce déplacement a été “organisé par une micro association pro-polisario active en Irlande”. “Le gouvernement irlandais n’est, en aucune manière, impliqué ou responsable de cette activité, qu’il n’a d’ailleurs pas autorisée”, précise-t-on.

Toujours selon la même source, la délégation du Polisario n’a été reçue par aucun membre du gouvernement irlandais : “Malgré leurs demandes insistantes et l’appui de leurs relais, les séparatistes n’ont eu aucun entretien — ni officiel ni officieux — avec le Premier ministre irlandais Leo Varadkar ou ses services ni avec le ministre des Affaires étrangères Micheál Martin.” En clair, l’instantané avec le chef de l’État irlandais n’aurait aucune incidence sur la position officielle de son gouvernement, le rôle de président dans la Constitution irlandaise demeurant largement cérémonial.

La visite de Brahim Ghali a consisté, selon des sources autorisées, en des entretiens avec “des parlementaires sympathisants et relais du groupe séparatiste, qui ont été reçus à titre personnel et non pas au Parlement”. Cette délégation n’a pas été reçue de manière officielle par le pouvoir législatif irlandais, car “les présidents des deux Chambres, ainsi que le président de la Commission mixte des Affaires étrangères, ont refusé de les recevoir”.

L’Irlande, pour rappel, fait partie des pays d’Europe où le Polisario compte de nombreux soutiens. Les séparatistes tentent de capitaliser sur l’histoire de l’île pour créer un parallèle avec leur narratif et éléments de langages. Cela expliquerait, en partie, le choix du pays pour ce tour de passe-passe informationnel, à savoir donner l’impression d’un soutien d’un pays membre de l’Union européenne, qui est par ailleurs parmi les rares États occidentaux à critiquer ouvertement l’intervention militaire israélienne à Gaza et à tenir tête à Tel-Aviv sur l’offensive médiatico-politique qu’elle mène contre l’agence onusienne UNRWA.