Selon un communiqué de l’Assemblée nationale, reçu par la MAP, Amadou Diop a précisé à la délégation de la CEDEAO que « le Président de la République n’est pas l’initiateur de ce processus de report qui est exclusivement parlementaire. Il avait le choix entre donner un avis favorable ou défavorable ou alors prendre acte. Il a préféré la troisième option ».
Il a rappelé que la loi adoptée par le parlement repoussant le scrutin présidentiel du 25 février au 15 décembre « n’est pas une révision ou une modification de la Constitution, mais une dérogation aux dispositions de l’article 31 de la Constitution qui permet un réaménagement du calendrier électoral ».
Le président du parlement de la CEDEAO, Mohamed Tunis Sidie, qui conduit la délégation a souligné pour sa part que cette mission d’information parlementaire et de médiation s’inscrit dans le cadre des dispositions de l’article 40 de l’Acte additionnel relatif au renforcement des prérogatives du Parlement de la Cedeao portant sur les relations extérieures et la diplomatie parlementaire.
Il est accompagné de quatre députés et trois fonctionnaires parlementaires, en mission au Sénégal du 10 au 14 février.
L’objectif de cette mission est de « s’informer sur les causes des récentes tensions politiques survenues au Sénégal à la suite du report de l’élection présidentielle et aux événements consécutifs en vue de faire des recommandations utiles aux autorités de la Cedeao, aux autorités sénégalaises et à toutes les parties prenantes dans le cadre du maintien de la stabilité politique et de la cohésion au Sénégal ».
La délégation du Parlement communautaire s’est entretenue, tour à tour, dans l’après-midi de lundi avec les différents groupes parlementaires de l’Assemblée nationale et avec divers autres acteurs politiques, avant de poursuivre ses travaux dans la journée du mardi qui sera marquée notamment par des discussions avec des membres de la société civile.
Le président Macky Sall a annulé le 3 février le décret avec lequel il avait convoqué les Sénégalais aux urnes le 25 février prochain pour l’élection d’un nouveau président de la République.
En prenant cette décision, il a invoqué des soupçons de corruption concernant des magistrats parmi ceux qui ont procédé à l’examen des 93 dossiers de candidature et jugé recevables 20 d’entre eux.
L’Assemblée nationale du Sénégal a voté deux jours après une proposition de parlementaire reportant l’élection présidentielle au 15 décembre prochain.
Des candidats au scrutin présidentiel et des députés ont saisi le Conseil constitutionnel en vue de l’annulation de la décision du président de la République et l’organisation du vote à la date initialement prévue.
(Avec MAP)