Sénégal : les autorités interdisent une marche contre le report de la présidentielle prévue mardi à Dakar

Les autorités sénégalaises ont interdit une marche silencieuse à laquelle a appelé la société civile mardi à Dakar contre le report de la présidentielle, annonce-t-on de source officielle.

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Dakar, le 8 mars 2021. Des manifestants brandissent le drapeau sénégalais en soutien au leader de l'opposition Ousmane Sonko. Crédit: John Wessels / AFP

La marche silencieuse, qui était prévue par la plateforme Aar Sunu Élection (Protégeons notre élection) sur l’avenue Bourguiba à Dakar, entre le Rond-point Jet d’eau et l’École normale supérieure, a été interdite par le préfet de Dakar. Ce dernier invoque des risques de troubles à l’ordre public et d’entrave à la libre circulation des personnes et des biens.

Le responsable explique dans sa décision que « l’occupation de l’itinéraire choisi aux horaires retenus (de 15H à 19h), risque de perturber gravement la libre circulation des personnes et leurs biens au regard des problèmes de mobilité notés actuellement ».

Il déclare, par conséquent, « ne pouvoir donner suite favorable » à la requête des organisateurs, indique l’agence de presse sénégalaise APS.

« Nous appelons tous les Sénégalais à venir de manière pacifique participer à cette marche silencieuse pour dire non au report des élections, pour dire non au prolongement du mandat du président Macky Sall », avait dit lundi devant la presse, Abdou Khafor Kandji, au nom d’un des groupes qui forment Aar Sunu Election.

Le président Macky Sall avait annoncé le 3 février le report de la présidentielle, qui a été repoussée par une loi adoptée par l’Assemblée nationale au 15 décembre 2024.

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M. Macky Sall a justifié le report de la présidentielle par des querelles suscitées par le processus de validation des candidatures par le Conseil constitutionnel. Le chef de l’Etat a dit vouloir une élection incontestable dans le pays.

Il a affirmé également sa volonté « d’apaisement et de réconciliation » et a proposé un dialogue aux acteurs politiques.

Des médias locaux ont évoqué lundi la possibilité d’adoption mercredi en Conseil des ministres d’un projet de loi d’une amnistie générale, une information non confirmé officiellement.

Dans une déclaration conjointe publiée lundi, les anciens présidents Abdou Diouf et Abdoulaye Wade ont invité l’ensemble de la classe politique ainsi que la société civile à participer au dialogue national lancé par Macky Sall pour « des discussions franches et loyales » afin que « la prochaine élection présidentielle du 15 décembre 2024 soit tenue dans des conditions parfaitement transparentes, inclusives et incontestables ».

Diouf et Wade appellent la jeunesse dont ils disent comprendre « les frustrations et le désarroi », « à arrêter immédiatement les violences et la destruction de biens, et surtout à prendre du recul pour ne pas être manipulée par des forces extérieures aux desseins obscurs ».

(Avec MAP)