Les exécutions extrajudiciaires apparentes” de trois Palestiniens dans l’hôpital Ibn Sina à Jénine le 29 janvier pourraient constituer de “graves violations” du droit international, ont expliqué ces cinq experts dans un communiqué.
Les autorités israéliennes avaient indiqué le 30 janvier avoir “neutralisé” Mohammad Jalamnah, un “terroriste du Hamas” qui “se cachait” dans cet hôpital, et “deux autres terroristes”, Bassel et Ayman Ghazawi.
Le Hamas a confirmé l’affiliation de Jalamnah, et le Jihad islamique, autre mouvement islamiste palestinien, celle des deux frères.
Une vidéo de surveillance, diffusée par les autorités palestiniennes, montre une douzaine d’hommes et femmes armés et déguisés en personnel médical ou en civil pénétrant dans une unité de soins.
Selon les experts, les forces israéliennes sont entrées dans une salle de rééducation et ont abattu Bassel Ayman Ghazawi, soigné pour de graves blessures reçues lors d’une récente frappe israélienne, son frère et Mohammad Jalamnah.
Les experts, nommés par le Conseil des droits de l’Homme de l’ONU, mais qui ne s’expriment pas au nom des Nations Unies, ont insisté sur le fait qu’Israël était tenu de respecter le droit international, même si ses affirmations selon lesquelles ces hommes étaient des “terroristes” étaient vraies.
“Dans les territoires occupés sous contrôle israélien, en dehors des hostilités actives”, les forces israéliennes, “ne peuvent recourir à la force que si cela est strictement nécessaire pour prévenir une menace imminente de mort ou de blessures graves”, ont-ils déclaré.
“Tuer un patient blessé sans défense soigné dans un hôpital équivaut à un crime de guerre”, ont-ils relevé. Ils ont appelé “Israël à mener une enquête efficace”, et mettre en œuvre “des procédures pour prévenir de futurs assassinats arbitraires”. À défaut, les experts ont précisé qu’ils saisiraient le procureur de la Cour pénale internationale (CPI).
Ils ont aussi pointé “l’augmentation alarmante du nombre de Palestiniens tués par les forces israéliennes” en Cisjordanie occupée depuis le début de la guerre d’Israël contre le Hamas.
Le conflit a été déclenché par l’attaque sans précédent du Hamas sur le sol israélien le 7 octobre, qui a fait environ 1160 morts, pour la plupart civils, selon un décompte de l’AFP à partir des chiffres officiels israéliens.
En représailles, Israël a lancé une opération militaire à Gaza, qui a provoqué la mort de près de 28.000 personnes, pour la plupart femmes et enfants, selon le ministère de la Santé du Hamas.