A cette occasion, la créatrice marocaine a gratifié les férus de la haute couture mondiale avec des créations qui se veulent un hommage au Maroc et aux Marocains, après le tremblement de terre qui a secoué le 8 septembre dernier plusieurs régions du Royaume.
Sara Chraïbi, qui n’est pas à sa première participation à cette grand-messe de la mode internationale, a choisi de baptiser sa nouvelle collection « la terre », en tant que tribut à la résilience des terres marocaines.
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“C’est aussi en résonance à tout l’attachement que l’on peut avoir à sa terre natale, aux couleurs de son sol, à son mouvement, à l’odeur du pays”, a déclaré celle qui côtoie dans la capitale de la mode les plus grandes maisons, comme Chanel, Christian Dior, Giorgio Armani, Valentino, Fendi, Jean Paul Gaultier et bien d’autres.
“Cette collection reflète cet amour pour la terre”, a souligné la styliste-designer marocaine à la presse, peu avant le début de son défilé, où une vingtaine de créations ont captivé un public conquis, bercé par des sonorités de l’Atlas.
Si ses deux précédentes collections présentées à Paris ont été plus célestes, pour son nouveau passage à Paris Mme Chraïbi a opté pour montrer cet enracinement dans le sol d’un Maroc qui “l’habite tout le temps, qui est tout le temps là dans sa création”.
“C’est très important de le montrer et de rendre hommage à cette terre vivante et résiliente”, relève cette architecte de formation, qui s’est fait un nom parmi les plus grandes maisons de la mode internationale, et porté haut les couleurs du Maroc, en puisant dans des traditions séculaires et un artisanat et un savoir-faire millénaires exceptionnels.
Le défilé s’est décliné en trois temps forts : après un premier passage tout ocre où on voit la terre, les racines et des couleurs très chaudes, un deuxième tableau dans les bleus est venu évoquer cet extraordinaire événement qu’a connu le Maroc après le séisme d’Al Haouz avec le jaillissement de nombreuses sources d’eau dans plusieurs régions.
Maison Sara Chraibi and her collection was made for the ultra chic modest fashionista pic.twitter.com/br6hfFuQ8p
— officialhambly she/they (@officialhambly) January 23, 2024
En guise de clôture, le public a été au rendez-vous avec des créations où prédomine l’or “comme si tout cela venait à être magnifié par la vie qui va reprendre, cet enracinement et un sentiment de résilience, car malgré tout ce qui s’est passé, la terre va toujours se reconstruire et on y sera attaché indéfectiblement”, estime celle qui se dit fière que son travail et ses créations soient “très enracinés dans le savoir-faire marocain”.
Toutefois, souligne-t-elle, il ne s’agit pas d’une “traduction exacte de la manière dont il est fait depuis des millénaires’’, car, selon Mme Chraïbi, “un artisanat n’a de sens que dans la mesure où il est ravivé, réinterprété, revisité et regardé sur un autre angle, une manière de créer une nouvelle tradition au final”.
Native de Rabat dans un environnement d’art et de culture, Sara Chraïbi apprend la couture et la broderie auprès de sa mère. Après des études en architecture à Rabat, elle s’installe à Paris où sa passion pour la mode et la culture est nourrie.
Animée par le désir de donner un souffle contemporain au savoir-faire et aux métiers d’art marocain, elle fonde sa maison de couture en 2011. Son travail est alors reconnu autant pour la justesse et la pureté de ses lignes que pour la sensibilité de ses broderies aux multiples influences.
La Fashion Week est un évènement incontournable dans le monde de la mode depuis 1973. La semaine des défilés a lieu deux fois par an. Ce sont des présentations, des showrooms, des soirées, et près de 100 défilés qui investissent tous les lieux parisiens.
(avec MAP)