Je pense que la chose la plus importante à réaliser est que le royaume n’a pas placé la normalisation au cœur de sa politique. Il a placé la paix et la prospérité au cœur de sa politique”, a déclaré la princesse Rima Bint Bandar Al-Saoud au Forum économique mondial de Davos, en Suisse.
“Le royaume a été très clair. Tant qu’il y a de la violence sur le terrain et que les tueries se poursuivent, nous ne pouvons pas parler du lendemain”, a-t-elle ajouté.
L’Arabie saoudite n’a jamais reconnu Israël et n’a pas rejoint les accords d’Abraham de 2020 qui ont vu ses voisins du Golfe, Bahreïn et les Émirats arabes unis, ainsi que le Maroc, nouer des relations officielles avec Israël.
L’administration américaine, à l’initiative de ces accords, a ensuite encouragé l’Arabie saoudite à y adhérer.
“Chaque jour, nous nous rapprochons” d’un accord avec Israël, avait déclaré en septembre le prince héritier Mohammed ben Salmane, dirigeant de facto du royaume, dans une interview avec la chaîne américaine Fox News.
Il avait néanmoins insisté sur le fait que la question palestinienne demeurait “très importante” pour son pays.
Ce processus a été stoppé par la guerre entre Israël et le Hamas dans la bande de Gaza, déclenchée le 7 octobre par une attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien sur le sol israélien, qui a entraîné la mort de 1140 personnes, en majorité des civils tués ce jour-là, selon un décompte de l’AFP à partir de chiffres officiels.
En représailles, Israël a juré d’anéantir le Hamas, qui a pris le pouvoir à Gaza en 2007. Selon le ministère de la Santé du Hamas, 24.620 personnes, en grande majorité des femmes, enfants et adolescents, ont été tuées dans les opérations israéliennes dans la bande de Gaza.
Une semaine après le début de la guerre, une source au fait des négociations avait déclaré à l’AFP que l’Arabie saoudite avait interrompu le processus.
Plus tôt cette semaine, également à Davos, le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Fayçal ben Farhane, a déclaré que Ryad restait ouvert à la possibilité d’établir des liens avec Israël, tout en soulignant la nécessité d’un cessez-le-feu et de la création d’un État palestinien.
“Il y a des traumatismes et de la douleur des deux côtés (…) ce que nous pouvons faire, c’est un cessez-le-feu maintenant”, a dit jeudi la princesse Rima Bint Bandar Al-Saoud.