Après avoir passé cinq semaines dans le territoire palestinien, Sean Casey, un coordinateur des équipes d’urgence de l’OMS, a relaté avoir vu chaque jour des patients d’hôpitaux “souffrant de brûlures graves ou de fractures ouvertes attendant des heures ou des jours” pour être soignés. “Souvent, ils me demandaient de la nourriture ou de l’eau, cela illustre le niveau de désespoir”, a-t-il ajouté.
Sean Casey a indiqué avoir pu visiter seulement six des 16 hôpitaux de Gaza en activité, sur les 36 qui fonctionnaient avant la guerre. “Ce que j’ai vu personnellement, c’est une détérioration rapide du système de santé”, a-t-il témoigné, notant également “la baisse du niveau d’accès de l’aide humanitaire, en particulier dans des zones au nord de la bande (de Gaza)”. “Nous avons tenté chaque jour durant sept jours de livrer du carburant et du ravitaillement au nord de la ville de Gaza”, a décrit le responsable. “Chaque jour, on nous a refusé ces requêtes”.
Les hôpitaux à Gaza reçoivent un énorme flux de patients tout en ne pouvant compter que sur un personnel réduit à la portion congrue, les soignants ayant été déplacés après avoir fui leur domicile, comme la majorité de la population.
M. Casey a dit avoir vu des patients dans le nord de la bande de Gaza “attendant la mort dans un hôpital sans carburant, ni électricité, ni eau”.
La guerre, qui a dévasté le territoire palestinien et déplacé plus de 80 % de la population, a été déclenchée par une attaque sans précédent du Hamas le 7 octobre dans le sud d’Israël qui a fait 1140 morts, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP à partir de chiffres officiels.
En représailles, Israël a juré d’anéantir le Hamas, qui a pris le pouvoir à Gaza en 2007. Selon le ministère de la Santé du Hamas, 24.448 personnes, en grande majorité des femmes, enfants et adolescents, ont été tuées dans les opérations militaires israéliennes dans le territoire palestinien, où l’ONU a évoqué un “risque de famine” et d’“épidémies mortelles”.