Jack Lang reconduit pour un 4e mandat à la tête de l’Institut du monde arabe

L’ex-ministre de la Culture Jack Lang, 84 ans, a été reconduit mercredi pour la 4e fois à la tête de l’Institut du monde arabe à Paris, à la fois centre culturel et vitrine diplomatique qu’il dirige depuis 2013, a annoncé son conseil d’administration.

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Jack Lang est président de l'Institut du monde arabe depuis 2013. Crédit: Stéphane de Sakutin / AFP

Cette décision, après plusieurs mois de spéculations, a été entérinée par un vote à l’unanimité, a-t-il précisé dans un communiqué, soulignant que “le président de la République Emmanuel Macron confirme ainsi sa confiance à Jack Lang” et saluant “une gouvernance fondée sur une gestion rigoureuse, une programmation de qualité et des projets ambitieux, en France comme à l’international”.

Les statuts de l’Institut du monde arabe (IMA) ne prévoient pas de limite d’âge, ni de nombre de mandats pour sa présidence, contrairement à d’autres institutions culturelles.

Ministre de la Culture emblématique qui a marqué les années 1980, Jack Lang a expliqué à l’AFP avoir “l’ambition” de faire de l’IMA “le plus important musée d’art moderne et contemporain arabe en Occident, tout en restant fidèle à sa mission première de découverte de l’histoire, de la langue et de la culture arabes”.

Cet objectif, joint à une volonté de “renforcer l’itinérance des expositions et des œuvres en France et à l’étranger”, s’appuie sur une donation exceptionnelle du galeriste libanais Claude Lemand en 2018, qui a permis au musée de s’enrichir de plus de 1800 œuvres.

Une subvention exceptionnelle de six millions d’euros

Une subvention exceptionnelle de six millions d’euros de la part du ministère de la Culture devrait, en outre, lui permettre de réaliser des travaux d’aménagement, alors qu’avec son budget restreint de 26 millions d’euros, l’Institut, qui dépend du ministère des Affaires étrangères, ne joue pas dans la même cour que les grands musées parisiens.

Choisi en janvier 2013 par François Hollande pour succéder à Renaud Muselier, Jack Lang a depuis redressé une institution à la dérive, épinglée par la Cour des comptes en 2008. Sa méthode : des expositions dynamiques — et rentables —, comme “Il était une fois l’Orient Express” (2014) ou “Les divas du monde arabe (2021)”.

Homme de réseau, il a développé une politique assumée de mécénat. En 2017, l’Arabie saoudite annonçait participer à la rénovation de l’institution à hauteur de cinq millions d’euros. Côté fréquentation, le nombre de visiteurs a dépassé les 600.000 en 2022 et l’IMA table sur “une hausse d’environ 15 %” pour 2023.

Fruit d’un partenariat entre la France et les pays de la Ligue arabe, ouvert en 1987, l’Institut du monde arabe est une fondation de droit privé. Si, dès sa création, l’idée d’un financement paritaire entre les pays arabes et la France était la règle, celle-ci a été abandonnée à la fin des années 1990, certains pays n’ayant jamais versé leur dû.

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