“Conflit d’intérêts” : Akhannouch dans le viseur du PJD après l’attribution du marché de dessalement de l’eau de mer

Le chef du groupe parlementaire du Parti de la Justice et du Développement (PJD), Abdellah Bouanou, estime qu’il existe un conflit d’intérêts évident dans l’affaire de l’attribution du marché de dessalement de l’eau de mer à Casablanca à un consortium comprenant Afriquia Gaz, société appartenant à Akhannouch. De son côté, le député RNI Mohamed Chaouki défend le chef du gouvernement et nie tout conflit d’intérêts. Détails.

Par

Aziz Akhannouch au Parlement, le 17 juillet 2023. Crédit: Rachid Tniouni / TelQuel

Abdellah Bouanou a expliqué lors d’une intervention dans une conférence organisée par la Fondation Faqih Al-Tétouani, mercredi 6 décembre, que le groupe parlementaire du PJD avait officiellement contacté l’Instance nationale de la probité, de la prévention et de la lutte contre la corruption (INPPLC) pour examiner le sujet, avant d’ajouter que “moralement, le chef du gouvernement ne devrait pas investir dans des secteurs qu’il dirige”.

Pour lui, le conflit d’intérêts est évident dans cette affaire. “Nous l’avons dit et répété, et cette affaire doit cesser du point de vue légal, car l’article 32 de la loi sur les fonctions gouvernementales est totalement insuffisant, c’est pourquoi nous avons basé notre correspondance sur l’article 36 de la Constitution”, a-t-il précisé.

L’article 36 de la Constitution stipule que “les infractions relatives aux conflits d’intérêts, aux délits d’initié et toutes infractions d’ordre financier sont sanctionnées par la loi. Les pouvoirs publics sont tenus de prévenir et réprimer, conformément à la loi, toutes formes de délinquance liées à l’activité des administrations et des organismes publics, à l’usage des fonds dont ils disposent, à la passation et à la gestion des marchés publics. Le trafic d’influence et de privilèges, l’abus de position dominante et de monopole, et toutes les autres pratiques contraires aux principes de la concurrence libre et loyale dans les relations économiques, sont sanctionnés par la loi”.

à lire aussi

Mohamed Chaouki, député RNI, a révélé les circonstances de cette affaire. Selon Alyaoum24, le président de la commission des finances à la Chambre des députés a déclaré que “l’entreprise gagnante du marché possède une participation indirecte de membres de la famille Akhannouch”, ajoutant que cette entreprise est cotée à la Bourse de Casablanca et invite le public à souscrire à ses actions et obligations. Il a ajouté que c’est une entreprise transparente, dont les comptes sont soumis au contrôle de l’Autorité marocaine du marché des capitaux, qui l’examine périodiquement, et dans laquelle investissent des investisseurs institutionnels, y compris une compagnie d’assurance et des fonds de pension.

Il a ajouté qu’elle s’était engagée dans un consortium économique international comprenant d’autres entreprises pour participer à un appel d’offres pour obtenir le contrat de dessalement.

Chaouki a expliqué que l’appel d’offres international annoncé par le gouvernement marocain s’est déroulé conformément aux lois en vigueur, et que l’entreprise controversée a obtenu le contrat parce qu’elle a proposé un prix inférieur pour la production d’eau douce, un prix bas au niveau mondial et sans précédent dans l’histoire du dessalement de l’eau de mer, qui est d’environ 4,40 dirhams par mètre cube d’eau.