Emirates a passé commande de 90 Boeing 777X supplémentaires. La compagnie basée à Dubaï était déjà, avec 115 exemplaires, le client de lancement en 2013 de la future version du gros porteur de Boeing qui doit entrer en service en 2025 et qui est capable, selon les versions, de transporter jusqu’à 400 passagers.
Emirates, qui exploite uniquement des gros porteurs, dont à elle seule la moitié des énormes A380 produits dans le monde et plus de 130 B777 d’ancienne génération, a également commandé cinq Boeing 787 Dreamliner supplémentaires, portant son total à 35 pour ces appareils.
De son côté, la compagnie à bas coûts flydubai, qui n’avait jusque-là que des moyen-courriers dans sa flotte, a annoncé commander 30 Boeing 787.
Ces commandes viennent s’ajouter à celles passées en mars par les compagnies saoudiennes Saudia et la toute nouvelle Riyadh Air, qui ont chacune commandé 39 long-courriers 787 Dreamliner.
Les autres compagnies du Golfe sont également de très bonnes clientes pour les avionneurs : Etihad, basée à Abou Dhabi, attend les livraisons de 33 B787 et 25 777 X, et la rivale Qatar Airways 74 B777X et 16 B787 ainsi que 18 des 76 Airbus A350 commandés.
L’enjeu pour ces compagnies : fournir les capacités pour alimenter en passagers leurs gigantesques hubs aériens à destination de l’Europe, de l’Afrique ou de l’Asie, au cœur de leur stratégie.
“C’est une région unique de par sa géographie. En huit heures de vol, on peut atteindre 80 % de la population mondiale”, a décrypté Stan Deal, patron de la division Avions commerciaux de Boeing, dans un entretien à CNBC.
Selon Airbus, le trafic entre le Moyen-Orient et l’Asie devrait être multiplié par trois d’ici à 2042 et par 2,2 entre le Moyen-Orient et l’Europe.
Alors que le trafic long-courrier, torpillé par la crise sanitaire, est en passe de retrouver son niveau de 2019, les compagnies cherchent à anticiper la croissance future et se positionnent dès à présent pour sécuriser des créneaux de livraison auprès des constructeurs.
Selon les prévisions de Boeing, sur les 20 prochaines années, la région aura besoin de 3025 livraisons d’avions neufs, dont 1350 gros porteurs. Soit une proportion de 45 % d’avions long-courriers, le double de celle des autres régions du monde.
Pour faire face à la demande, Airbus comme Boeing s’efforcent d’augmenter leur production de gros porteurs, malgré les difficultés persistantes de leurs chaînes de fournisseurs. L’avionneur européen va passer de six A350 produits par mois actuellement à dix en 2026 et son concurrent de Seattle porter celle des Dreamliner de cinq à dix à l’horizon 2026.