Mohammed VI : “Le réseau autoroutier au Maroc devrait être renforcé pour atteindre 3000 kilomètres d’ici 2030”

Le roi Mohammed VI a annoncé que le réseau autoroutier au Maroc devrait être renforcé pour atteindre 3000 kilomètres d’ici 2030, dans un message adressé aux participants au Forum pour l’investissement en Afrique qui s’est tenu à Marrakech.

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MAP

Actuellement, le Maroc dispose d’un réseau autoroutier de 2000 kilomètres. Ce réseau a permis de relier toutes les villes ayant une population de plus de 400.000 habitants et il est prévu de le porter à 3000 kilomètres d’ici 2030, a indiqué le Souverain.

Il a également souligné que le Maroc avait fait du développement de son infrastructure dans tous les secteurs de l’économie nationale une priorité au cours des deux dernières décennies, ce qui en fait un modèle dans ce domaine grâce à la dynamique de l’investissement dans les infrastructures.

“Le gap d’infrastructures des pays africains est particulièrement frappant lorsqu’on confronte les indicateurs de développement des infrastructures en Afrique à ceux des autres régions du monde”, a relevé le Souverain dans un message adressé mercredi aux participants à la 4e édition du Forum pour l’investissement en Afrique qui se tient du 8 au 10 novembre à Marrakech, sous le thème “Libérer les chaînes de valeur de l’Afrique”.

Le retard de l’Afrique en matière de développement des infrastructures “nous interpelle tous et doit vite être rattrapé” en vue de promouvoir des chaînes de valeur régionales à même d’accélérer la transformation productive des pays africains, a poursuivi le roi dans ce message, dont lecture a été donnée par Omar Kabbaj, conseiller du roi.

Dans ce sens, le souverain a souligné que le secteur de l’énergie était l’un des exemples les plus illustratifs du retard accusé par l’Afrique en matière de développement des infrastructures, notant que le taux d’accès à l’électricité demeure largement faible par rapport aux autres régions du monde en développement, bien que le potentiel énergétique du continent, aussi bien en termes d’énergies fossiles que d’énergies renouvelables, soit considérable.

Il est essentiel, a affirmé le roi, de reconnaître l’ampleur de ce problème et de s’engager à le résoudre de manière décisive, car des infrastructures de qualité ne conduisent pas seulement à la croissance économique, mais aussi au développement humain, en favorisant l’accès aux services de santé et d’éducation et en stimulant la productivité des PME.

Par ailleurs, le Souverain a soutenu que le contexte international actuel, avec ses impacts réels et potentiels sur le continent africain, “nous incite tous à redoubler d’efforts pour rehausser nos capacités productives nationales afin de construire des chaînes de valeur continentales plus solides et résilientes”.

Le développement de chaînes de valeur régionales intégrées permet, comme l’a démontré l’expérience de certains pays, notamment en Asie de l’Est, d’intensifier l’investissement productif dans ces régions et d’accroître la compétitivité des entreprises grâce à une meilleure allocation des ressources.

“Le retour sur expérience de la promotion des chaînes de valeur régionales, comme moyen pour atteindre le développement économique et social, démontre que la création d’un système régional de partage de la production a un effet catalyseur sur la croissance et la transformation rapide des économies en développement”, a fait observer le Souverain, précisant que les pays africains sont appelés à adopter une approche intégrée du développement dans “notre espace continental qui permettra la mise en place progressive d’un système de production commun basé sur le partage des plateformes”.

Le roi s’est félicité, à cet égard, du travail accompli par les instances panafricaines pour la mise en place de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) qui s’inscrit parfaitement dans la vision du souverain pour une Afrique intégrée et prospère.

“La concrétisation de ce rêve africain permettra d’asseoir les bases pour la création de chaînes de valeur régionales devenues une nécessité pour accroître la résilience du continent face aux chocs exogènes et valoriser son potentiel de production et de prospérité”, écrit le roi dans ce message.

Rappelant les multiples défis qui se posent aux pays africains et réduisent considérablement leur capacité à concilier les besoins de développement économique et social et les impératifs des équilibres budgétaires et extérieurs, le souverain a indiqué que face à l’ampleur des besoins de financement du développement en Afrique, le rôle du secteur privé devient de plus en plus important dans l’atteinte des objectifs de développement des pays africains.

“En effet, l’action publique n’est pas, à elle seule, en mesure d’assurer la totalité des investissements nécessaires, y compris dans les secteurs porteurs à fort potentiel et à haute intensité d’emploi”, a relevé le roi, estimant que l’Afrique, qui regorge d’opportunités d’investissement pour les opérateurs privés a plus que jamais besoin d’initiatives audacieuses et innovantes pour encourager l’initiative privée et libérer tout le potentiel du continent.

C’est ainsi que des initiatives comme le Forum pour l’investissement en Afrique, porté par la Banque africaine de développement, constituent, selon le roi, une plateforme bienvenue pour canaliser les investissements privés vers les secteurs économiques les plus prometteurs et renforcer, ainsi, davantage l’intégration des économies africaines dans les chaînes de valeur mondiales.

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