La situation en Cisjordanie “est alarmante et urgente”, selon l’ONU

La situation en Cisjordanie occupée est “alarmante et urgente” selon le Haut-Commissariat de l’ONU aux droits de l’Homme, insistant notamment sur les violences de colons israéliens à l’encontre de la population palestinienne.

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Des soldats israéliens en Cisjordanie, en 2015. Crédit: Hazem Bader / AFP

La situation en Cisjordanie occupée y compris Jérusalem-Est est “alarmante et urgente parmi les violations croissantes (des droits humains, ndlr) et de nature différente qui se poursuivent”, a déclaré Elizabeth Throssell, porte-parole du Haut-Commissariat lors du briefing régulier de l’ONU à Genève.

Depuis le 7 octobre — et les attaques sans précédent menées par le Hamas sur le territoire israélien qui ont fait plus de 1400 morts et 240 otages selon les autorités israéliennes — “132 Palestiniens, dont 41 enfants, ont été tués en Cisjordanie, 124 d’entre eux par les forces israéliennes et environ huit par les colons”, a détaillé Throssell, précisant que deux soldats israéliens ont également trouvé la mort pendant cette période en Cisjordanie occupée.

“Une impunité quasi totale”

“Les forces israéliennes ont de plus en plus recours à des tactiques et à des armes militaires dans le cadre d’opérations de maintien de l’ordre”, a dénoncé Throssell, ajoutant que “la violence des colons, qui atteignait déjà des niveaux records, a également augmenté de façon spectaculaire, avec en moyenne sept attaques par jour et plus d’un tiers de ces attaques ont vu l’usage d’armes à feu.”

Elle affirme aussi que les colons sont souvent en uniforme ou accompagnés des forces israéliennes dans nombre de ces incidents et agissent “avec une impunité quasi totale”. Des communautés entières sont contraintes de quitter leurs terres à cause de ces violences, souligne encore la porte-parole, estimant que cela “peut correspondre à un transfert forcé de population, une grave violation” de la Convention de Genève.

“Lors d’incidents répétés, les colons ont lancé des ultimatums aux communautés palestiniennes pour qu’elles quittent leurs maisons sous peine d’être tuées”, a encore expliqué Elisabeth Throssell, qui souligne que les forces israéliennes “n’auraient arrêté que deux colons pour avoir agressé des Palestiniens et tué un Palestinien”.

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À l’inverse, le Haut-Commissariat indique que les forces israéliennes ont arrêté près de 2000 Palestiniens, avec des “informations crédibles et concordantes indiquant une nouvelle augmentation des mauvais traitements infligés aux détenus, qui dans de nombreux cas pourraient s’apparenter à de la torture”.

Deux Palestiniens arrêtés en Cisjordanie depuis le 7 octobre sont morts en détention, a indiqué Throssell.

Les États-Unis — qui ont redit leur soutien indéfectible à Israël — ont néanmoins dénoncé mercredi les violences des colons israéliens.

Ces attaques sont “incroyablement déstabilisatrices et contre-productives pour la sécurité à long terme d’Israël, en plus d’être, bien sûr, extrêmement préjudiciables aux Palestiniens vivant en Cisjordanie”, a déclaré à la presse le porte-parole du département d’État Matthew Miller mercredi.

“Nous leur avons envoyé un message très clair : c’est inacceptable, cela doit cesser et les responsables doivent rendre des comptes”, a déclaré Miller, faisant référence aux discussions entre les États-Unis et le gouvernement israélien.