Maroc-France : un pas vers la reconnaissance de la marocanité du Sahara ?

Le représentant permanent de la France auprès des Nations unies, Nicolas de Rivière, s’est félicité, lundi 30 octobre au Conseil de sécurité à New York, de l’adhésion par Paris à l’adoption de la résolution renouvelant le mandant de la MINURSO pendant un an. Les détails.

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Le représentant permanent de la France aux Nations unies, Nicolas de Rivière. Crédit: DR

Dans sa déclaration, prononcée après l’adoption de la résolution renouvelant le mandat de la mission de l’ONU au Sahara (MINURSO) pour une année par le Conseil de sécurité de l’ONU, le représentant permanent de la France auprès des Nations unies, Nicolas de Rivière, a exprimé le plein soutien de Paris envers le plan d’autonomie marocain, considéré comme la solution politique optimale pour régler le différend autour du Sahara.

Au nom de la France, le diplomate a aussi plaidé en faveur de la reprise des négociations entre les différentes parties, mettant un accent particulier sur la reprise des tables rondes.

Lors de ses déclarations, Nicolas de Rivière a d’abord insisté sur le soutien de la France aux efforts déployés par Staffan de Mistura, envoyé personnel du Secrétaire général de l’ONU, qualifiant de “positives” sa récente visite et les consultations qu’il a pu mener dans la région.

Le diplomate français a également rappelé les inquiétudes de la France quant aux violations du cessez-le-feu commises par le Polisario avant d’exhorter les responsables de ces violations à “pleinement mettre en œuvre intégralement l’accord de cessez-le-feu pour faciliter la poursuite du processus politique”.

“Je rappelle le soutien historique, clair et constant de la France au plan d’autonomie marocain. Ce plan est sur la table depuis 2007. Il est temps désormais d’avancer”, a lancé le représentant de Paris, alors que la France et le Maroc font face, depuis quelques mois, à une crise bilatérale sans précédent et que la reconnaissance de la marocanité par l’Hexagone se fait attendre.

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Si Paris se situe dans un “tropisme algérien”, pour reprendre les mots de l’ancien président Nicolas Sarkozy, ces déclarations de son représentant permanent ne sont pas des plus encourageantes pour nos voisins de l’Est, qui refusent, entre autres, la reprise du processus de tables rondes et qui se présentent comme le premier partenaire du Front Polisario dans la région.

En ce mois d’octobre, le dernier rapport de l’ONU sur la situation au Sahara faisait état d’une situation claire, avec un Maroc engagé dans le processus onusien d’une part, et un front séparatiste qui fait tout pour le mettre à mal de l’autre.

Face un Polisario on ne peut plus offensif, signalant plus d’attaques sur l’armée marocaine que l’armée marocaine elle-même (758 tirs déclarés du côté du Polisario, contre 550 faits déclarés côté marocain), l’enjeu actuel serait d’accompagner le renouvellement du mandat de la MINURSO par des solutions aux différents blocages mis en place par le Polisario, dont les “restrictions imposées par le Front Polisario à la liberté de circulation” évoquées dans ledit rapport.