La Chambre des représentants adopte le projet de loi relative à l’organisation et au fonctionnement des établissements pénitentiaires

La Chambre des représentants a adopté à la majorité le projet de loi n° 10.23 relatif à l’organisation et au fonctionnement des établissements pénitentiaires, lors d’une session législative tenue mardi soir.

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Le ministre de la Justice Abdellatif Ouahbi au Parlement. Crédit: Rachid Tniouni / TelQuel

Dans une présentation de ce projet de loi, qui a été approuvé par 115 députés contre 45 abstentions, le ministre de la Justice, Abdellatif Ouahbi, a indiqué qu’il intervenait en application des orientations royales en matière de protection des droits humains qui les mettent au centre du projet de société démocratique et moderne que conduit le Souverain, préservant ainsi la dignité des catégories vulnérables et améliorant leurs conditions sociales en tant que pensionnaires des établissements pénitentiaires.

Le ministre a ajouté, dans cette allocution lue en son nom par le ministre délégué chargé des relations avec le Parlement, Mustapha Baitas, que ce texte intervenait également dans le cadre de la mise en œuvre des dispositions de la Constitution de 2011, notamment l’article 23 qui stipule que “toute personne détenue jouit de droits fondamentaux et de conditions de détention humaines. Elle peut bénéficier de programmes de formation et de réinsertion”.

Il a souligné, dans ce sens, la démarche participative qui a marqué l’élaboration de ce texte de loi, qui a pris en considération l’adhésion du Maroc au système international des droits de l’Homme, les principes fondamentaux relatifs au traitement des détenus de l’ONU, l’ensemble des règles minima des Nations unies pour le traitement des détenus de 1957, l’ensemble des principes pour la protection de toutes les personnes soumises à une forme quelconque de détention ou d’emprisonnement, et le Code de conduite pour les responsables de l’application des lois de 1978.

Le texte comporte des dispositions relatives à la sécurité des détenus, des individus, des bâtiments et des infrastructures dédiées à l’incarcération, ainsi que la préservation de l’ordre général, la garantie de la sécurité et des droits de pensionnaires, l’amélioration de leurs conditions humaines et la promotion de leur réinsertion dans la société.

Le projet de loi prévoit aussi le renforcement des dispositions relatives aux règles spéciales destinées à la protection des catégories vulnérables de détenus telles que les femmes, les enfants et les personnes à besoins spécifiques, en tenant compte de leurs besoins individuels, l’objectif étant de favoriser leur adaptation à la vie carcérale et de faciliter leur réinsertion dans la société une fois leur peine purgée, ainsi que l’humanisation des conditions de vie dans les prisons en tant qu’espaces de qualification sociale pour les détenus, a-t-il fait observer.

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De leur côté, les députés ont souligné que ce texte de loi contribue à surmonter certains dysfonctionnements que connaissent les établissements pénitentiaires, renforce l’arsenal juridique en vue de la poursuite des réformes structurelles menées sous la conduite du Roi Mohammed VI, dans le domaine de l’humanisation des conditions de détention, du respect des droits de l’Homme et du renforcement des programmes de qualification et de réinsertion dans la société.

Ils ont, dans ce sens, mis en évidence l’impératif d’accélérer la révision du système pénal de manière holistique et l’adaptation du texte de loi sur l’organisation et le fonctionnement des établissements pénitentiaires avec les lois pertinentes relatives à la réforme de la justice, dont la loi sur les peines alternatives, le Code pénal et le Code de la procédure pénale.

Les députés ont également souligné l’importance de ce texte de loi dans le traitement du problème de la surpopulation carcérale et du renforcement des droits constitutionnels des détenus, à même de garantir l’efficacité et la gouvernance des prestations destinées aux pensionnaires des établissements pénitentiaires.

(avec MAP)