McKinsey publie sa revue annuelle du secteur bancaire

Le cabinet international de conseil en stratégie McKinsey a publié, ce 18 octobre, sa revue annuelle du secteur bancaire, y relevant une progression moindre, mais un Return on Equity plus stable pour les banques marocaines, autour des 8 %.

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Le cabinet de conseil en stratégie McKinsey. Crédit: DR

Boostés par la hausse des taux d’intérêt, les profits des grandes institutions financières mondiales se sont élevés à 1300 milliards de dollars et devraient atteindre les 1400 milliards d’ici la fin de 2023, tandis que le rendement des capitaux propres (ROE) a bondi à 12 % en 2022 et devrait culminer à 13 % en 2023, contre une moyenne de 9 % depuis 2010, fait savoir un communiqué de McKinsey, qui rappelle que les banques viennent d’achever leurs 18 meilleurs mois des 15 dernières années.

Cette tendance haussière en termes de performances ne s’est pas fait attendre en Afrique, où le secteur bancaire a généré plus de 22,3 milliards de dollars de résultats avant impôts en 2022, avec une croissance moyenne d’environ 8 % par an depuis 2021.

Sur le continent, les ROE des banques restent supérieurs à la moyenne mondiale avec 15 % en 2022 et 16 % prévu en 2023, certaines banques africaines étant parmi les plus rentables au monde.

“Au Maroc, par exemple, le modèle de prêts à taux fixe met les bénéfices sous pression et le ROE atteint en moyenne 8 %. Face à la grande transition du secteur, qui se caractérise par le déplacement de trois composantes essentielles de l’activité bancaire — le bilan, les transactions et la distribution — des banques historiques vers les acteurs non traditionnels, le Maroc fait figure d’exception en concentrant la plupart des activités dans les banques universelles”, a déclaré Francois Jurd de Girancourt, directeur associé au bureau de Casablanca de McKinsey.

Dans les prochaines années, celles-ci devront poursuivre la consolidation de leurs positions, notamment en améliorant le ratio coûts/revenus qui demeure élevé, en progressant sur l’adoption digitale et l’utilisation de la data, et en rendant leur modèle plus agile, par exemple à travers des joint-ventures et des partenariats avec d’autres acteurs, précise le communiqué, indiquant qu’il sera aussi essentiel de s’adapter à des risques changeants — notamment l’incertitude sur l’inflation et la croissance, ou les défis dans certains secteurs spécifiques, tels que l’immobilier commercial.

Dans ce sens, Francois Jurd de Girancourt conclut : “Toutes ces priorités ont des implications cruciales pour les institutions financières qui se doivent d’être correctement positionnées si elles souhaitent générer des rendements adéquats. Les années à venir continueront à creuser l’écart croissant entre les leaders et les autres.”

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