Cette annonce intervient quelques jours après une visite de la présidente de la Commission Ursula von der Leyen sur l’île italienne de Lampedusa, qui connaît un afflux important de migrants. La responsable allemande s’était engagée à accélérer la mise en œuvre de ce partenariat controversé.
La Commission a annoncé que sur les 105 millions d’euros d’aide prévue par cet accord pour lutter contre l’immigration irrégulière, quelque 42 millions d’euros allaient être “alloués rapidement”. Auxquels s’ajoutent 24,7 millions d’euros déjà prévus dans le cadre de programmes en cours.
Cette aide devrait servir en partie à la remise en état de bateaux utilisés par les garde-côtes tunisiens. Elle est également destinée à la coopération avec l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) et le Haut commissariat aux réfugiés (HCR), à la fois pour la “protection des migrants” et pour des opérations de retour de ces exilés depuis la Tunisie vers leurs pays d’origine.
Avec la Libye, la Tunisie est le principal point de départ pour des milliers de migrants qui traversent la Méditerranée centrale vers l’Europe, et arrivent en Italie.
En outre, l’exécutif européen a mis en avant le déboursement “dans les prochains jours” d’une aide budgétaire de 60 millions d’euros pour la Tunisie, qui était toutefois déjà prévue avant le partenariat de juillet.
Ce protocole d’accord entre la Tunisie et l’UE prévoit en plus une aide budgétaire directe de 150 millions d’euros en 2023 alors que le pays est confronté à de graves difficultés économiques. Il a été signé en juillet à Tunis en présence d’Ursula von der Leyen, accompagnée des chefs de gouvernement italien Giorgia Meloni et néerlandais Mark Rutte.
Le partenariat a suscité des critiques d’ONG et d’élus de gauche notamment, qui dénoncent l’autoritarisme du président tunisien Kais Saied et les abus dont sont victimes les migrants subsahariens dans ce pays. Tandis qu’à droite et à l’extrême droite, des élus appelaient à accélérer sa mise en œuvre face à l’augmentation des arrivées de migrants.
Par ailleurs, des États membres de l’UE se sont plaints de ne pas avoir été suffisamment impliqués dans la négociation de ce partenariat, dont la Commission européenne veut faire un modèle pour de futurs accords avec des pays comme l’Égypte ou le Maroc.