Hatem Nafti : “En Tunisie, Kaïs Saïed gouverne par le complot”

Vague d’arrestations dans le milieu politique, déclarations racistes à l’encontre des migrants subsahariens, manifestations contre le pouvoir… plus de dix ans après la révolution du jasmin, la Tunisie est plongée dans l’incertitude. Décryptage avec l’essayiste franco-tunisien Hatem Nafti, auteur de “Tunisie, vers un populisme autoritaire ?”

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Une photo fournie par la page Facebook de la présidence tunisienne le 13 décembre 2021 montre le président Kais Saied participant à une réunion du cabinet dans la capitale Tunis. Crédit: AFP

Le 6 mars, la Banque Mondiale a décidé de suspendre son cadre de partenariat avec la Tunisie après un discours incendiaire du président Kaïs Saïed. Celui-ci a jeté l’opprobre sur les immigrés subsahariens en les associant, sur un mode complotiste, à un “plan criminel” visant à “métamorphoser la composition démographique de la Tunisie”. S’il s’est défendu plus tard, le 8 mars, de tout racisme en assurant “être africain et fier de l’être”, ses propos, qualifiés de “racistes et haineux” par l’Union africaine et des ONG, laisseront néanmoins une trace indélébile dans un pays plongé dans l’incertitude. D’autant qu’il vit sous le rythme du coup de force de juillet 2021, à la faveur duquel Kaïs Saïed s’est octroyé tous les pouvoirs, signant ainsi, selon les observateurs, la fin du “printemps tunisien” entamé avec la révolution de…

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