Les juges ont notamment estimé que les arrestations des prévenus dans un bar du XVIIe arrondissement de Paris le 14 décembre 2022, le soir du match France-Maroc, n’étaient pas dans le périmètre d’action assigné aux policiers ce soir-là et les a donc annulées, comme les procès-verbaux dressés à l’occasion.
Les sept prévenus, dont Marc de Cacqueray-Valmenier, 24 ans, considéré comme l’ancien chef du groupuscule d’ultradroite “les Zouaves”, dissous en janvier 2022, sont donc libres et ne seront pas jugés.
Après un instant de stupeur, les sept jeunes gens se sont pris dans les bras et congratulés. “Je n’y croyais pas”, a lancé l’un d’eux.
Avant d’annoncer sa décision, le tribunal s’était retiré pendant plus d’une heure pour délibérer des questions de nullité soulevées par les avocats de la défense.
“Les interpellations” des prévenus étaient “illégales”, avait ainsi soutenu Me Georges Sauveur, avocat de deux prévenus.
Les sept jeunes gens étaient poursuivis pour “participation à un groupement en vue de violences volontaires ou dégradations” et, pour certains, port d’arme.
Selon des procès-verbaux, un sac appartenant à l’un des prévenus aurait ainsi contenu des matraques, mais ce sac a été “perdu” au cours de la procédure, ont fait remarquer des avocats.
Figure connue de l’ultradroite, Marc de Cacqueray-Valmenier, cheveux ras et barbe brune, en T-shirt noir, a déjà été condamné et incarcéré ces dernières années. Il est actuellement mis en examen et sous contrôle judiciaire dans une autre affaire instruite à Bobigny.
Les six autres prévenus, habitant la région parisienne ou Rouen, ont des profils divers.
Parmi eux, des intérimaires, des étudiants en droit ou en commerce, un agent immobilier vivant dans le XVIe arrondissement de la capitale ou un employé polyvalent du distributeur Lidl qui dit avoir quitté l’armée par “désaccord” avec la politique du gouvernement.
Au total, 38 personnes avaient été interpellées dans le bar où se trouvaient les sept prévenus, 31 avaient bénéficié d’un classement sans suite ou d’alternatives aux poursuites.
À l’époque, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin les avait accusés d’être venus “faire le coup de poing”, dans un contexte de surveillance accrue par les autorités des mouvances d’ultradroite.