Cette annonce fait suite à la désignation mardi soir par le roi d’Espagne Felipe VI de Feijóo, leader du Parti populaire (PP), pour tenter d’obtenir l’investiture des 350 députés élus lors des élections anticipées du 23 juillet.
Le souverain a désigné Feijóo au terme de deux jours de consultations avec les leaders politiques, bien que le chef du PP ne puisse se prévaloir que du soutien de 172 députés, alors que la majorité absolue, nécessaire au premier tour, est de 176 voix. Une majorité simple est suffisante au second tour.
La quasi-totalité des experts estime que la tentative de Feijóo est vouée à l’échec, mais son rival, le Premier ministre socialiste sortant Pedro Sánchez, ne dispose pas non plus, à l’heure actuelle, d’une majorité puisqu’il ne peut compter que sur 164 députés.
La décision du roi Felipe VI était donc difficile. Le Palais royal avait justifié dans la soirée la désignation de Feijóo en expliquant que le Parti populaire avait “obtenu le plus grand nombre de sièges” le 23 juillet.
Feijóo avait mis en avant ce fait pour revendiquer le droit de se soumettre au vote du Congrès et Sánchez avait affirmé mardi, après avoir été reçu par le roi, qu’il n’objecterait pas au choix de Feijóo si telle était la volonté du souverain. En cas d’échec du vote d’investiture de Feijóo, un compte à rebours de deux mois sera déclenché pour que Sánchez tente à son tour de trouver une majorité, faute de quoi de nouvelles élections seront convoquées.
La date choisie pour le débat d’investiture de Feijóo, avec un premier vote le 27 septembre, impliquerait donc, compte tenu du calendrier prévu par la Constitution, que de nouvelles élections auraient lieu en janvier, après les fêtes de fin d’année et l’Épiphanie, fête familiale très importante pour les Espagnols.
Le fait que les dernières élections anticipées aient eu lieu le 23 juillet, en plein été, alors que de nombreux Espagnols étaient en vacances, avait été sévèrement reproché par la droite à Sánchez.
“J’ai pris cette décision en accord avec le candidat proposé par Sa Majesté le roi”, a déclaré Armengol, une socialiste élue la semaine dernière présidente du Congrès des députés, la chambre basse du Parlement espagnol. “Je considère que cette date donne un temps suffisant pour que le candidat puisse réaliser les négociations opportunes avec les représentants des différentes formations politiques”, a-t-elle encore affirmé dans une brève déclaration à la presse.