Niger : les putschistes veulent poursuivre Mohamed Bazoum pour “haute trahison”

Suite au coup d’État militaire qui a renversé le président Mohamed Bazoum, la situation au Niger n’en finit pas de se crisper. Dimanche, les auteurs du coup d’État ont annoncé vouloir poursuivre le président déchu pour “haute trahison” et “atteinte à la sûreté”. Une décision qui pourrait activer la gâchette de la Cedeao.

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Le président du Niger, Mohamed Bazoum. Crédit: X

Dans un communiqué lu dimanche à la télévision nationale, par le colonel-major Amadou Abdramane, un des membres du régime, les putschistes ont annoncé que “le gouvernement nigérien a réuni à ce jour, les preuves pour poursuivre devant les instances nationales et internationales compétentes le président déchu et ses complices locaux et étrangers, pour haute trahison et atteinte à la sûreté intérieure et extérieure du Niger”.

Le régime appuie ses accusations sur des “échanges” de Bazoum avec des “nationaux”, des “chefs d’État étrangers”, et des “responsables d’organisations internationales”.

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Dans ce sens, les putschistes ont appelé à “s’interroger sur la sincérité de sa prétention à soutenir qu’il est séquestré, alors même que les militaires n’ont jamais investi sa résidence présidentielle et qu’il dispose encore de tous les moyens de communication”.

Lors de cette intervention télévisée, le régime a également dénoncé “les sanctions illégales, inhumaines et humiliantes de la Cedeao”, qui a décidé la suspension des transactions financières et commerciales de ses pays membres avec le Niger.

Ces sanctions “vont jusqu’à priver le pays de produits pharmaceutiques, de denrées alimentaires” et de “fourniture en courant électrique”, ont déploré les militaires dans leur communiqué.

Pour rappel, jeudi dernier, lors d’un sommet, les dirigeants de la Cedeao avaient réaffirmé privilégier la voie diplomatique pour rétablir le président Bazoum dans ses fonctions, tout en ordonnant une mobilisation et un déploiement de la “force en attente” de la Cedeao.

Lors d’un premier sommet tenu le 30 juillet, la Cedeao avait fixé un ultimatum de 7 jours pour rétablir l’ordre constitutionnel au Niger, sous peine d’un recours à la force. La menace n’a pas été appliquée.