A cet égard, le ministre espagnol a déclaré, ce lundi 10 juillet, que son gouvernement était en train de “finaliser techniquement l’ordre” pour une éventuelle aide aux navires qui ont pêché dans les zones de pêche marocaines, qui seront affectés par l’expiration de l’accord de pêche avec le Maroc dès le 17 juillet.
Dans le même ordre d’idées, le journal espagnol La Vanguardia a cité Planas qui confirme que “tout accord à cet égard doit être entre le Royaume du Maroc et l’Union européenne”, notant qu’“il a discuté, il y a une semaine, de la question de la fin de l’accord maroco-européen avec son homologue marocain, et de la nécessité de mettre en œuvre l’évaluation technique de l’accord et de trouver un nouveau protocole”, en marge de la 43e session de la Conférence de l’ONU pour l’alimentation et l’agriculture.
Le représentant du Polisario à Madrid, Abdullah al-Arabi, a lui déclaré au journal espagnol El Independiente que “le Front travaillera pour compenser l’accord de pêche entre Rabat et Bruxelles en fournissant des licences spéciales aux pêcheurs espagnols, surtout ceux des îles Canaries”, avant d’annoncer la fin de l’accord de pêche entre le Maroc et l’Union européenne, bien que la Cour européenne de justice n’ait pas rendu de décision à ce jour.
En l’absence de négociations, l’accord de pêche autorisant plus de 138 navires européens, dont 92 espagnols, à pêcher sur ses côtes, en échange d’une compensation estimée à 45 millions d’euros versée par Bruxelles à Rabat chaque année, devrait prendre fin ce 17 juillet. Suspendu par un arrêt du Tribunal de l’Union européenne deux ans après son adoption, Rabat et Bruxelles n’ont engagé aucune négociation pour son renouvellement.
Le scénario actuel n’est d’ailleurs pas sans rappeler celui de la renégociation de l’accord de pêche courant, qui a eu lieu à l’été 2018. Les navires européens avaient été obligés de quitter les eaux territoriales dans lesquelles ils ne sont revenus que 11 jours plus tard, après un accord trouvé de justesse entre Rabat et Bruxelles, au bout de trois rounds de négociations.
En attendant un tel dénouement, “c’est surtout l’Espagne qui va souffrir le plus, car près de 1000 familles espagnoles vivent de la pêche dans les eaux territoriales marocaines”, précisait le président de l’Institut marocain des relations internationales (IMRI) Jawad Kerdoudi à TelQuel, les 93 chalutiers espagnols constituant l’essentiel de la flotte européenne opérant au Maroc.