Pedro Sánchez : “Le Maroc souffre également du défi de l’immigration”

A quelques jours des élections anticipées en Espagne, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a appelé à se mettre “à la place du Maroc” lorsque l’on évoque le sujet de l’immigration, lors d’une interview avec la chaîne espagnole Telecinco, répondant par la même occasion aux attaques de l’extrême-droite espagnole, qui digère mal le rapprochement entre Madrid et Rabat.

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Le président du gouvernement espagnol Pedro Sanchez au Forum économique Maroc-Espagne organisé en marge de la Réunion de haut niveau (RHN) Maroc-Espagne, le 1er février 2023. Crédit: MAP

Parler de l’immigration avec le Maroc, c’est aussi se mettre à leur place et se rendre compte qu’ils souffrent également de ce défi.” C’est en ces termes que s’est exprimé le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez en réponse à une question sur le dossier de l’immigration, alors que des élections législatives anticipées auront lieu le 23 juillet prochain.

Réagissant à l’incident de Melilia de juin 2022 qui a enregistré 23 morts à la frontière entre le Maroc et l’Espagne, Sánchez, durement attaqué par l’extrême-droite espagnole pour ses positions pro-marocaines, a appelé à mettre en œuvre “tous les moyens pour qu’un tel drame ne se reproduise plus”, ajoutant que le problème trouvait racine dans “l’instabilité vécue par les pays du Sahel et, malheureusement, la tentative désespérée de nombreuses personnes de rechercher un avenir meilleur pour elles-mêmes et leurs familles”.

Le Premier ministre espagnol a en outre salué le travail fourni par les agences de l’État espagnol, leur coopération et leur “travail exceptionnel”, que ce soit avec le Maroc, la Mauritanie, le Sénégal ou l’Algérie, qui ont conduit à une diminution du nombre de migrants irréguliers, concédant que l’objectif “zéro” est “malheureusement difficile à atteindre”.

Pour rappel, environ 2000 migrants et réfugiés d’Afrique subsaharienne ont tenté de passer du Maroc à l’Espagne le 24 juin 2022. Au moins 76 personnes sont toujours portées disparues, selon Amnesty International.

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