Energies renouvelables : la tutelle a accordé des licences équivalent à 1.000 mégawatts en 2022

L'année dernière a vu l'octroi de licences à plusieurs nouveaux projets d'énergies renouvelables d'une capacité d'environ 1.000 mégawatts (MW), la plus grande jamais accordée par le ministère en une seule année, a affirmé, mercredi à Rabat, la ministre de la Transition énergétique et du Développement durable, Leila Benali.

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La ministre de la Transition énergétique Leïla Benali lors de la conférence de presse dédiée au lancement des consultations portant sur la Stratégie nationale pour le développement durable le 10 mars 2023. Crédit: MAP

Intervenant lors d’une journée d’étude organisée par la Commission des infrastructures, de l’énergie, des mines et de l’environnement à la Chambre des représentants, sous le thème « La production, le transport et la distribution d’électricité dans notre pays et sa contribution au développement économique », Mme Benali a indiqué que ce secteur a enregistré plusieurs réalisations et hissé les ambitions du Maroc dans ce domaine, notant que l’objectif stratégique actuel est de porter la part des énergies renouvelables dans la capacité électrique installée à plus de 52% d’ici 2030.

Dans le cadre de la mise en œuvre des principes de la bonne gouvernance dans ce secteur, Mme Benali a affirmé que le ministère de la Transition énergétique et du développement durable a mené durant cette année, une série de concertations concernant le plan d’équipement électrique, et ce, avec l’Office national de l’électricité et de l’eau potable, l’Agence marocaine pour l’énergie durable, les différents départements ministériels concernés, les investisseurs privés et les acteurs sociaux.

Ce plan marquera un nouveau départ, notamment en ce qui concerne l’accélération de la réalisation des projets d’énergies renouvelables, a-t-elle dit, faisant état de la programmation de projets d’une capacité d’environ 1,3 Gigawatt (GW) durant la période 2023-2027 au lieu de 0,16 GW par an lors de la période 2009-2022.

Cela signifie que les investissements dans le secteur des énergies renouvelables seront multipliés par trois, passant d’environ de 4 milliards de dirhams (MMDH) par an entre 2009 et 2022 à près de 14 MMDH par an entre 2023 et 2027, a-t-elle expliqué.

Mme Benali a en outre souligné que le ministère accorde une importance cruciale à la promotion des investissements dans le réseau électrique en vue d’une intégration optimale des énergies renouvelables, évoquant aussi l’élaboration d’un projet de plan directeur concernant le renforcement et le développement du réseau électrique national de transport pour la période 2023-2027.

Ce projet, en cours de discussion, nécessitera un financement global d’environ 23 MMDH, soit 4,58 MMDH par an, contre seulement 1 MMDH par an pendant la période 2009-2022, ajouté la ministre.

Pour sa part, le président de l’Autorité nationale de régulation de l’électricité (ANRE), Abdellatif Bardach, a indiqué que le recours aux énergies renouvelables est devenu une nécessité persistante pour sortir de la dépendance excessive aux énergies fossiles importées qui épuisent les ressources financières, précisant que des études ont montré que la décarbonisation des activités économiques réduira considérablement le taux d’endettement extérieur du Maroc.

M. Bardach a ainsi noté que l’ANRE oeuvre de manière proactive, en présidant le “Groupe de travail sur l’hydrogène vert” mis en place au sein de l’Association des régulateurs méditerranéens de l’énergie (MEDRIC), à définir les règles et l’organisation appropriées afin de stimuler la demande et la production d’hydrogène vert, conformément à la vision éclairée de Sa Majesté le Roi Mohammed VI en matière de développement du système énergétique national, notamment en ce qui concerne le développement de la chaîne de valeur de l’hydrogène vert, pour permettre au Maroc de se positionner dans l’économie décarbonée dans les décennies à venir.

Dans ce contexte, M. Bardach a expliqué que l’ANRE a présenté dernièrement, lors de l’événement annuel des régulateurs méditerranéens de l’énergie, une analyse des défis et des perspectives prometteuses liés à la chaîne de valeur de l’hydrogène vert, particulièrement à la lumière du potentiel du Royaume et des conditions qu’il offre pour attirer les entrepreneurs désirant bénéficier d’une électricité propre à un coût compétitif.

De son côté, le directeur général délégué de l’Agence marocaine pour l’énergie durable (MASEN), Tarik Hamane, a indiqué que plus de 4.100 MW d’électricité proviennent des projets d’énergies éolienne, solaire et hydraulique, ajoutant que l’Agence prévoit de développer 3.648 MW issus d’énergies renouvelables afin de répondre aux besoins du Plan de l’ONEE pour la période 2023-2027, dont 2.078 MW constitués d’énergie solaire et 1.570 MW à base d’énergie éolienne.

Par ailleurs, M. Hamane a souligné que la stratégie énergétique nationale 2019 place la préservation de l’environnement, le développement durable et les énergies renouvelables au cœur des priorités des politiques publiques, en sécurisant l’approvisionnement d’énergie, la généralisation de l’accès à l’énergie à des prix abordables, ainsi que la maîtrise de la demande.

Cette rencontre, à laquelle ont pris part des acteurs institutionnels du secteur de la production, du transport et de la distribution de l’énergie électrique, a constitué une occasion de discuter et d’échanger sur les enjeux et les défis du secteur de l’électricité au Maroc et des moyens de le développer, notamment à la lumière du rôle vital dévolu au secteur de l’énergie dans la promotion du développement économique et social.

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