Les universités saccagées à Dakar et à Ziguinchor (sud) vont se réunir pour voir dans quelle mesure les enseignements à distance pourront démarrer avec l’espoir de la présentielle après la Tabaski (fête de l’Aid El Adha). C’est la même chose pour l’Université de Thiès », a déclaré Moussa Baldé, dans l’émission le « Grand Jury » de la Rfm, diffusée dimanche.
Le ministre de l’Enseignement supérieur espère la reprise des cours en présentiel au mois de juillet.
»L’Université de Kaolack a décidé de reprendre très rapidement les enseignements à distance. Avec la Covid-19, les universités avaient déjà développé le système d’enseignement en ligne. L’idée, c’est de dire que pour le moment les universités qui ne sont pas touchées puissent au moins reprendre les enseignements en ligne », a rappelé le ministre sénégalais.
L’université Cheikh Anta Diop (UCAD) de Dakar a été le théâtre de violences sans précédent le jeudi 1er juin, juste après l’annonce du verdict dans l’affaire Sonko qui a été condamné à deux ans de prison ferme pour « corruption de la jeunesse ».
Les autorités évaluent les dégâts causés par les pilleurs à l’UCAD à plusieurs milliards de francs CFA.
Suite au verdict rendu par le tribunal de grande instance de Dakar, dans le dossier opposant Ousmane Sonko à l’ex-masseuse Adji Sarr, l’université avait été prise pour cible par des pilleurs qui dans leur furie n’avaient rien épargné. Plus de 30 véhicules ont subi les affres des manifestants, dont 9 cars pour le transport du personnel, une camionnette, et 11 véhicules particuliers ont été saccagés et incendiés.
De même, les nouveaux bâtiments servant de logements aux étudiants n’ont pas échappé aux pillages et à la violence des manifestants le 1er juin. La direction du Centre des œuvres universitaires de Dakar (Coud), elle aussi, n’a pas échappé à ces actes et a été ravagée par le feu.
Le recteur de l’université Cheikh Anta Diop, Ahmadou Aly Mbaye, a déploré la perte de nombreuses archives des personnels administratifs, des enseignants ainsi que des étudiants et diplômés de l’UCAD. Suite à ces actes, le recteur a suspendu les cours jusqu’à nouvel ordre.
Des manifestations spontanées ont suivi la condamnation de l’opposant Ousmane Sonko, candidat déclaré pour la présidentielle de 2024, à deux ans de prison ferme pour avoir poussé à la « débauche » une jeune femme de moins de 21 ans.
Le ministère de l’intérieur avait indiqué que des « forces occultes » ont infiltré les manifestants, notant que parmi les personnes arrêtées figurent des mineurs et des étrangers.
Un total de 16 personnes ont trouvé la mort à Dakar et Ziguinchor, et 500 personnes ont été arrêtées suite à ces actes de violence, selon un bilan du ministère de l’Intérieur.
(avec MAP)
