Le déplacement de Blinken du 6 au 8 juin dans le royaume intervient alors que les deux pays sont médiateurs dans le conflit au Soudan, sans parvenir cependant à faire respecter plusieurs trêves entre les généraux belligérants.
Le secrétaire d’État américain abordera avec les responsables saoudiens la “coopération stratégique” entre les deux pays sur des questions d’ordre régionales et bilatérales, précise le communiqué du porte-parole du département d’État Matthew Miller.
Il participera également à une réunion ministérielle mercredi avec le Conseil de coopération du Golfe, puis jeudi à une réunion de la coalition des pays luttant contre le groupe Etat islamique (EI) à Ryad.
Le voyage intervient quelques semaines après celui du conseiller à la Sécurité nationale de la Maison Blanche, Jake Sullivan, et près d’un an après celui du président Joe Biden à l’été 2022 qui avait connu un succès mitigé.
Les relations entre Washington et Ryad sont notoirement compliquées alors que l’administration du président Biden accuse la riche monarchie pétrolière du Golfe de violations des droits humains et de peser sur les prix du brut.
L’affaire de l’assassinat en 2018 du journaliste critique Jamal Khashoggi par des agents saoudiens à Istanbul reste vive même si les États-Unis ont largement tourné la page.
Le président Biden avait appelé à un “réexamen” des relations avec Ryad après la décision du royaume en octobre dernier d’une baisse de la production de pétrole.
Mais l’allié saoudien à qui Washington a fourni quantité d’armes joue un rôle clé dans la région et les responsables américains ne cachent pas leur volonté de rapprochement malgré les nombreuses divergences.
Les efforts de paix au Yémen devraient figurer en bonne place des discussions de Blinken, tout comme le “graal” que serait une normalisation entre le royaume saoudien et Israël dans le cadre des accords d’Abraham.
Ces accords initiés sous l’ancien président Donald Trump, ont permis à plusieurs pays arabes de normaliser leurs relations avec l’État hébreu.
Mais Ryad conditionne toute normalisation à la reconnaissance d’un État palestinien et exige par ailleurs des garanties de sécurité auprès des États-Unis.
S’exprimant mercredi devant une commission parlementaire, une haute responsable du département d’État en charge du Proche-Orient, Barbara Leaf, a reconnu qu’il y avait beaucoup d’“effervescence” autour de cette question, tout en plaidant une “ouverture graduelle” entre Israéliens et Saoudiens citant par exemple les échanges culturels ou le sport.
Concernant le Yémen, pays le plus pauvre de la péninsule arabique et dévasté par des années de guerre, il connaît une période d’accalmie depuis une trêve négociée par l’ONU en avril 2022.
L’Arabie saoudite a dirigé depuis 2015 une coalition militaire au Yémen voisin pour appuyer les forces pro-gouvernementales contre les rebelles Houthis, soutenus par l’Iran.