Attentats de Bruxelles : l’accusation décrit “l’aide essentielle” apportée par le Suédois Krayem

L’accusation au procès des attentats de 2016 à Bruxelles a décrit mercredi “l’aide essentielle, indispensable” apportée à leur réalisation par le jihadiste suédois Osama Krayem, l’un des accusés déjà condamnés pour les attaques du 13 novembre 2015 en France.

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DHBruxelles / Twitter

Au deuxième jour du réquisitoire, le parquet fédéral a demandé à la cour d’assises de condamner ce jihadiste de 30 ans comme “coauteur” des attentats-suicides qui ont fait 32 morts le 22 mars 2016 dans la capitale belge.

Ce matin-là, Osama Krayem avait rebroussé in extremis après avoir accompagné dans le métro bruxellois Khalid El Bakraoui, qui allait se faire exploser peu après dans une rame à l’arrêt. Il ne s’est pas tué lui-même, a commenté la procureure Paule Somers. Mais “la volonté de tuer apparaît clairement dans la confection des bombes” à laquelle il a apporté un concours “essentiel”, selon la magistrate.

Krayem, qui refuse d’assister aux débats, n’était pas dans le box pour écouter le réquisitoire.

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Né en Suède en 1992 d’une mère palestinienne, ayant aussi de la famille en Syrie, il avait rejoint en 2014 dans ce pays les rangs du groupe État islamique (EI), où il a appris à manier les armes et les explosifs, selon ce qu’ont révélé les enquêtes sur les attentats de Paris et Bruxelles.

Il est soupçonné d’avoir participé en janvier 2015 à l’exécution par l’EI d’un pilote jordanien, brûlé vif dans une cage, un assassinat dont les images ont fait le tour du monde.

Un musulman radicalisé “sans sentiment”

Mercredi matin, Paule Somers a décrit Krayem comme un musulman radicalisé “sans sentiment”, qui fut envoyé en mission en Europe avec “un rôle d’artificier”, “pour aider l’EI à accomplir ses sordides projets”. Pour la procureure fédérale, “la formation reçue en Syrie et sa connaissance des explosifs sont un atout pour la cellule” que le groupe jihadiste décide de former à l’été 2015 pour frapper le sol européen. À Bruxelles, “il est resté dans les caches tous les jours (…), il a apporté l’aide essentielle, indispensable à la commission des attentats”, a insisté Paule Somers.

Jugé pour “assassinats dans un contexte terroriste”, comme huit autres accusés dont le Français Salah Abdeslam, Osama Krayem encourt la réclusion à perpétuité.

Pour les attentats du 13-Novembre perpétrés par la même cellule (130 morts à Paris et Saint-Denis), le Suédois avait été condamné en 2022 à 30 ans de réclusion avec une période de sûreté des deux tiers. Les juges parisiens ont retenu sa complicité dans ces attentats, dont il avait une “connaissance précise”. Krayem n’était pas dans les commandos qui ont attaqué la capitale française, mais en “repérage” ce jour-là à l’aéroport d’Amsterdam pour le compte de la cellule.

Le réquisitoire du parquet fédéral doit se poursuivre jusqu’au 6 juin inclus, avant la phase des plaidoiries.