Une mise au point du ministère marocain des Affaires étrangères, qui c’est faite sous forme de note verbale, qui n’a pas manquée d’être reprise par la presse espagnole. Le quotidien El Pais a interprété cette sortie comme une « rupture » de l’engagement pris il y’a quatre mois, entre Rabat et Madrid, d’éviter toute décision unilatérale qui pourrait offenser l’autre partie.
« Cet ‘accord’ n’aura pas duré longtemps du côté du Maroc, car Rabat a présenté une censure diplomatique contre le vice-président de la Commission européenne, responsable de l’immigration, Margaritis Schinas, pour avoir qualifié les ‘deux villes autonomes nord-africaines Ceuta et Melilla’ de frontières espagnoles et de l’Union européenne”, avance le journal El País.
Une lecture qui omet le fait que cette posture de la diplomatie marocaine sur les deux villes occupées est loin d’être une nouveauté et s’inscrit dans une continuité sur la question depuis l’indépendance du Royaume en 1956. Dans l’annexe de la note verbale de cette protestation transmise par la diplomatie marocaine à la délégation de l’UE à Rabat le 17 mai une dizaine de “déclarations hostiles” de Margaritis Schinas sur le Maroc et “les villes marocaines de Ceuta et Melilla” sont recensées.
Le Maroc se plaint en effet que, au cours des deux dernières années, le vice-président d’origine grecque ait répété maintes fois que Ceuta et Melilla sont des frontières espagnoles et européennes. À la radio publique espagnole, Margaritis Schinas avait notamment déclaré : “Ces derniers mois, nous avons vu des tentatives de pays tiers d’instrumentaliser la migration. Nous allons être très clairs, personne ne peut faire chanter l’UE. Nous sommes suffisamment forts pour ne pas être victimes de ces tactiques inacceptables dans l’Europe d’aujourd’hui. Sebta est une frontière européenne et ce qui s’y passe n’est pas seulement un problème pour Madrid, mais un problème pour tous.”