Cette initiative s’inscrit dans le déploiement de la feuille de route 2022-2026, visant à offrir une éducation de qualité à tous les élèves, en adoptant de nouvelles méthodes et approches pédagogiques efficaces”, fait savoir le ministère dans un communiqué.
“Les ‘Écoles pionnières’ sont conçues pour jeter les bases de l’école publique du futur en mettant en place une approche participative répondant aux attentes des élèves, de leurs parents et des cadres pédagogiques. Les objectifs de ce projet sont multiples : améliorer la qualité des apprentissages de base, réduire le taux d’abandon scolaire et favoriser l’épanouissement des élèves”, explique la même source.
Ce modèle nécessite une transformation globale de la performance des établissements, reposant sur l’engagement volontaire des équipes pédagogiques et la mise à disposition de ressources pédagogiques, numériques et matérielles au service de la réussite des élèves. Afin d’accompagner les enseignants dans l’adoption de pratiques efficaces en classe, un dispositif de formation certifiante et d’accompagnement de proximité sera mis en place. Ces pratiques seront fondées sur des recherches scientifiques démontrant leur impact positif sur les apprentissages. Des évaluations objectives régulières permettront de mesurer les progrès des élèves.
Et d’ajouter : “La phase initiale du déploiement du projet concernera 628 écoles primaires publiques, situées en milieu urbain, semi-urbain et rural. Elle bénéficiera à environ 322.000 élèves et mobilisera l’engagement volontaire de 10.700 enseignants et l’accompagnement de 158 inspecteurs pédagogiques. Par la suite, le projet sera étendu progressivement à la majorité des établissements primaires publics, à raison de 2000 par an, dans le cadre de la mise en œuvre de la Feuille de route 2022-2026.”
Quatre composantes
Le modèle des “Écoles pionnières” repose sur une approche multidimensionnelle, englobant trois axes principaux : l’élève, l’enseignant et l’école. Les équipes pédagogiques impliquées mettront en œuvre quatre composantes essentielles.
La première composante concerne un programme de remédiation massive visant à corriger les lacunes fondamentales des élèves en lecture et en calcul. Ce programme s’appuie sur la méthode TaRL (Teaching at the Right Level), dont l’impact positif a déjà été établi lors d’un projet expérimental. Tous les élèves pourront bénéficier de la remédiation de manière quotidienne et intensive durant le mois de septembre et de manière hebdomadaire tout au long de l’année au profit des élèves en difficulté. L’ambition est d’éradiquer à terme les grandes difficultés d’apprentissage qui concernent aujourd’hui plus de la moitié des apprenants.
La deuxième composante concerne la mise en œuvre de méthodes d’enseignement efficaces en classe, dont les effets positifs sur les apprentissages sont soutenus par la recherche scientifique. Ces méthodes reposent sur le principe de la progressivité des apprentissages, permettant aux enseignants de vérifier la compréhension de tous les élèves avant de passer à l’étape suivante de la leçon. Cette approche dite “préventive” permet d’éviter l’accumulation de nouvelles lacunes. Pour mettre en œuvre ces méthodes, les enseignants bénéficieront de ressources et de supports pédagogiques qui faciliteront les activités d’enseignement, d’une formation complète, ainsi que d’un accompagnement régulier au sein des classes.
La troisième composante concerne la spécialisation des enseignants dans les disciplines correspondant le mieux à leurs domaines de formation et de compétences. La mise en œuvre de cette spécialisation est facultative et dépendra du choix de chaque équipe pédagogique en fonction des caractéristiques propres à leur établissement.
Enfin, la quatrième composante porte sur la gestion de l’établissement, notamment les conditions matérielles (état des classes et des sanitaires, la sécurité, l’hygiène, la qualité des équipements, la disponibilité du matériel didactique), la mise en œuvre du projet d’établissement, la relation avec les familles, etc.
“La mise en œuvre de ces quatre composantes permettra aux établissements scolaires concernés d’obtenir le label “École pionnière”. Ce label donnera droit à des incitations matérielles pour les membres de l’équipe pédagogique, ainsi qu’à une indemnité individuelle annuelle de 10.000 dirhams nets, conformément à l’accord signé le 14 janvier entre le Ministère et les partenaires sociaux”, conclut le communiqué.