L’Iran continuerait de fournir armes et stupéfiants au Yémen

Selon les informations de Tim Lenderking, envoyé spécial américain au Yémen, l’Iran continue à faire passer des armes et de la drogue au Yémen malgré la restauration récente de ses liens diplomatiques avec l’Arabie saoudite.

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Le directeur du bureau de la commission centrale des affaires étrangères du Parti communiste chinois Wang Yi, en compagnie du secrétaire du conseil suprême de la sécurité nationale d'Iran Ali Shamkhani (d.), et du conseiller à la sécurité nationale d'Arabie saoudite et ministre d'État Musaad bin Mohammed al-Aiban (g.). Le 10 mars à Pékin, ils ont scellé le rétablissement des relations diplomatiques entre Téhéran et Riyad. Crédit: AFP PHOTO / HO / NOURNEWS

C’était en mars 2023. Autour d’un haut diplomate chinois, Ali Shamkhani, le secrétaire du Conseil suprême de la sécurité nationale iranien, et Musaad ben Mohammed al-Aiban, le conseiller saoudien à la sécurité nationale, posaient devant les caméras du monde entier et rétablissaient officiellement les relations diplomatiques, rompues depuis sept ans, entre leurs deux pays.

Depuis, le calme, ou du moins en apparence. Tim Lenderking, envoyé spécial au Yémen, a déclaré à la presse américaine que malgré les accords signés à Pékin, l’Iran faisait encore passer des armes et des stupéfiants aux rebelles houthis au Yémen. “Ils ont armé, entraîné et équipé les Houthis pour qu’ils combattent et attaquent l’Arabie saoudite”, a-t-il expliqué.

La pratique n’est pas nouvelle. Plusieurs fois au cours des derniers mois, les forces navales des États-Unis ont intercepté des cargaisons d’armes le long des itinéraires maritimes généralement utilisés pour le trafic entre l’Iran et le Yémen. Des activités contraires à l’embargo sur les armes imposé par les Nations unies depuis 2015.

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En novembre, la marine américaine avait même réalisé une saisie record en interceptant un navire transportant une quantité de perchlorate d’aluminium suffisante pour alimenter plus d’une douzaine de missiles balistiques de portée moyenne.

La continuation de ce trafic entre l’Iran et les rebelles houthis pourrait donc compromettre les espoirs de paix dans la région, pourtant assez vifs depuis quelque temps. Le mois dernier, une délégation saoudienne s’était par exemple entretenue avec les Houthis à Sanaa, signe d’un progrès manifeste. Sous l’égide des Nations unies, plus de 900 prisonniers détenus par les Houthis avaient également été libérés.

La paix semble donc plus difficile à atteindre que ce que les évènements des derniers mois laissaient présager. Comme l’affirme Tim Lenderking, “l’accord entre l’Arabie saoudite et l’Iran n’apportera pas à lui seul la paix au Yémen”. Ce conflit connaît des racines multiples qui n’ont pas toutes à voir avec l’Arabie saoudite et l’Iran.