Nous avons besoin d’une production de masse en Europe », a-t-elle déclaré lors du lancement du chantier d’une vaste usine de semi-conducteurs à Dresde, à l’est de l’Allemagne, en compagnie du chancelier Olaf Scholz.
Avec cet investissement de plus de 5 milliards d’euros, le groupe allemand Infineon va produire, à partir de 2026, des tranches de silicum de 300 mm de diamètres pour des semi-conducteurs.
Il s’inscrit dans la course de l’Union Européenne pour accroître sa production de ces composants indispensables pour l’industrie numérique et la transition écologique, actuellement dominée par l’Asie.
Les 27 Etats membres et le Parlement se sont notamment entendus mi-avril sur l’objectif d’atteindre 20% du marché mondial en 2030, soit deux fois plus qu’aujourd’hui.
« Nous voyons tous à quel point les risques géopolitiques ont grimpé. C’est pourquoi il est vital que l’Europe renforce ses chaînes d’approvisionnement », a justifié von der Leyen lundi. « Cela nécessite d’élargir notre part de marché et notre propre capacité de production », a-t-elle ajouté.
Les tensions géopolitiques autour de Taïwan -l’un des plus gros fabricants du monde de puces électroniques via le groupe TSMC- accroissent les inquiétudes sur l’approvisionnement, alors même que le secteur a connu des pénuries ces dernières années en raison du Covid-19 et d’une trop forte demande.
Ces puces sont indispensables pour l’industrie, et notamment les technologies vertes (batteries, éoliennes, solaires) et le numérique.
« Nous avons besoin de semi-conducteurs, de beaucoup de semi-conducteurs », a ainsi martelé le chancelier Olaf Scholz, qualifiant cette production de « pétrole du 21ème siècle » lors de l’inauguration mardi.
L’Allemagne est une place forte de la production de semi-conducteurs en Europe, particulièrement la région de Dresde, surnommée la « Silicon Saxony ». Outre des groupes allemands comme Bosch et Infineon, l’Américain Intel a un projet d’usine de pointe à Magdebourg (nord-est).