Italie : près de 60 migrants morts dans un naufrage près des côtes

Près de 60 migrants, dont un nouveau-né de quelques mois, sont morts après le naufrage à l'aube de leur embarcation non loin de la ville italienne de Crotone, en Calabre (Sud), ont indiqué, dimanche 25 février, les gardes-côtes italiens.

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Plus de 30 migrants, dont un bébé, sont morts après le naufrage de leur embarcation surchargée, tôt le 26 février 2023, dans une mer démontée au large de la région de Calabre, dans le sud de l'Italie, ont rapporté les médias et les services de secours italiens. Crédit: AFP

A l’heure actuelle, 80 personnes ont été récupérées en vie, dont certaines ont réussi à rejoindre le rivage après le naufrage, et 43 cadavres ont été retrouvés le long du littoral », indique un communiqué des gardes-côtes publié en fin de matinée.

« Des dizaines et des dizaines de morts noyés, dont des enfants, beaucoup de disparus. La Calabre est en deuil pour cette terrible tragédie », a déploré dans un communiqué Roberto Occhiuto, président de la région.

Selon les garde-côtes, l’embarcation transportait environ 120 personnes et s’est brisée sur les rochers à quelques mètres de la côtes, les pompiers évoquant « plus de 200 personnes » à bord de l’embarcation.

Des images de la police italienne montrent des débris de bois disséminés sur une centaine de mètres de la plage, où se trouvaient de nombreux secouristes et des rescapés en attente de leur transfert dans un centre d’accueil.

Faisant part de sa « profonde douleur », la cheffe du gouvernement Giorgia Meloni a jugé dans un communiqué « criminel de mettre en mer une embarcation de 20 mètres à peine avec 200 personnes à bord et une mauvaise prévision météo ».

« Le gouvernement est engagé à empêcher les départs, et avec eux ce genre de tragédie, et continuera à le faire, exigeant avant tout la plus grande collaboration des Etats de départ et d’origine », a assuré Meloni.

Ce nouveau naufrage survient quelques jours à peine après l’adoption par le Parlement de nouvelles règles controversées du gouvernement dominé par l’extrême droite sur le sauvetage des migrants.

Dirigeante du parti Fratelli d’Italia (FDI, extrême droite), Meloni avait pris la tête d’un exécutif de coalition en octobre après avoir promis de réduire le nombre de migrants arrivant en Italie.

La nouvelle loi oblige les navires humanitaires à effectuer un seul sauvetage à la fois ce qui, selon les critiques, augmente le risque de décès en Méditerranée centrale dont la traversée est considérée comme la plus périlleuse au monde pour les migrants.

Pour le ministre de l’Intérieur Matteo Piantedosi, cette « tragédie (…) démontre comment il est absolument nécessaire de lutter fermement contre les filières de l’immigration clandestine ».

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La situation géographique de l’Italie en fait une destination de choix pour les demandeurs d’asile qui passent de l’Afrique du Nord à l’Europe et Rome se plaint depuis longtemps du nombre d’arrivées sur son territoire.

Selon le ministère de l’Intérieur, près de 14.000 migrants ont débarqué en Italie depuis le début de l’année, contre environ 5.200 durant la même période l’an dernier et 4.200 en 2021.

Les ONG ne transportent pourtant qu’un faible pourcentage des migrants souhaitant arriver en Europe, la plupart étant sauvés par des navires de la garde côtière ou de la marine.

Le gouvernement accuse cependant les ONG de stimuler par leur action les arrivées de migrants et d’encourager les trafiquants.

« Les personnes en mer doivent être sauvées quel que soit le coût, sans pénaliser ceux qui les aident », a réagi dimanche sur Twitter Carlo Calenda, ex-ministre et chef du parti centriste Azione.

« C’est humainement inacceptable et incompréhensible, pourquoi on est là à assister à des tragédies évitables« , a écrit pour sa part Médecins sans frontières (MSF) sur Twitter.