La chaîne avait ouvert en janvier une enquête interne et écarté de l’antenne le journaliste concerné, Rachid M’Barki. Les soupçons concernaient des brèves ayant notamment trait aux oligarques russes, au Qatar ou au Sahara, diffusées sur l’antenne durant des éditions de la nuit que celui-ci présentait.
Selon une enquête du collectif de journalistes Forbidden Stories, auquel ont contribué pour la France la cellule investigation de Radio France et du quotidien Le Monde, cette affaire est une petite partie d’une vaste entreprise de désinformation pilotée par une officine israélienne, qui vendrait ses services dans le monde entier.
Cette société est composée d’anciens membres des services de sécurité israéliens, selon les révélations du collectif, diffusées par trente médias internationaux.
Interrogé début février par le site Politico, qui avait dévoilé sa mise en cause, Rachid M’Barki, suspendu depuis le 11 janvier, avait admis avoir “utilisé des infos qui (lui) venaient d’informateurs” et qui n’avaient “pas forcément suivi le cursus habituel de la rédaction”.
“Elles étaient toutes réelles et vérifiées. (…) Je n’écarte rien, peut-être que je me suis fait avoir, je n’avais pas l’impression que c’était le cas ou que je participais à une opération de je ne sais quoi sinon je ne l’aurais pas fait”, avait-il poursuivi.
L’audit interne a “permis d’identifier plusieurs séquences, entre 2021 et 2022, qui ont été diffusées sans respect des “process” de validation et de la ligne éditoriale”, a écrit dans un courriel interne le directeur général de BFMTV, Marc-Olivier Fogiel.
“Ces manquements sont de la seule responsabilité d’un journaliste qui n’a pas respecté les règles en vigueur au sein de la rédaction. La direction a décidé de mettre fin à son contrat de travail le 21 février 2023”, a-t-il souligné. “Une plainte contre X relative aux faits dont BFMTV a été victime a été déposée le 22 février 2023”, a ajouté Fogiel. Elle concerne des faits de corruption passive et abus de confiance.
En réaction à cette affaire, la chaîne a décidé de “renforcer encore” ses dispositifs de validation rédactionnels, a précisé le DG de la chaîne. Il souligne dans son message que “ce cas isolé ne reflète en rien le travail exceptionnel et rigoureux exercé avec professionnalisme et déontologie par les 250 journalistes de BFMTV”.