Alors que le Liban est plongé depuis 2019 dans une crise socio-économique sans précédent, largement imputée à la corruption et l’incurie de la classe dirigeante, les députés ne parviennent pas à élire un président du fait de leurs profondes divisions.
À l’issue d’une onzième session du Parlement jeudi, qui a échoué comme les précédentes à désigner un chef de l’État, l’écologiste Najat Saliba et l’ancien bâtonnier de Beyrouth Melhem Khalaf sont restés dans l’hémicycle, annonçant le début de leur sit-in. “Nous avons dormi ici, et nous espérons que cette journée apportera un nouvel espoir pour le Liban”, a affirmé la députée Saliba dans une vidéo postée sur les réseaux sociaux.
Dans un message aux Libanais mis en ligne la veille, le député Khalaf a estimé que “l’élection d’un président qui pourrait sauver le Liban est devenue pressante”, ajoutant que leur initiative visait à forcer le Parlement à tenir des sessions continues pour élire un chef de l’État.
Plusieurs députés, issus comme eux du mouvement de contestation de l’automne 2019, ont passé la soirée du jeudi avec eux en signe de solidarité.
Ils ont posté des vidéos les montrant assis dans le noir, s’éclairant à la lumière de leurs téléphones portables. Le courant électrique a été coupé au Parlement en soirée, et les journalistes n’ont pas été autorisés à y entrer.
Des dizaines de militants se sont rassemblés jeudi soir aux abords du Parlement pour soutenir les deux députés, et un nouveau rassemblement est prévu vendredi après-midi.
Le Parlement est divisé entre le camp du puissant Hezbollah pro-iranien et ses alliés et celui de leurs adversaires, aucun n’y disposant d’une claire majorité pour imposer un candidat. Mais l’élection d’un président pourrait prendre des mois, comme cela s’était produit lors de l’élection de Michel Aoun en 2016, après une vacance de 29 mois au sommet de l’État.