Violences contre les femmes : une journée d’étude à Rabat autour des dispositions de la loi 103.13

Une journée d’étude et de sensibilisation sur la mise en œuvre des dispositions de la loi 103.13 relative à la lutte contre les violences faites aux femmes a été organisée, ce 30 novembre à Rabat, par l’Organisation des Nations unies pour l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes (ONU Femmes), en partenariat avec le ministère de l’Intérieur et la gendarmerie royale.

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ONU Femmes Maroc / Twitter

Initiée dans le cadre de la campagne mondiale des 16 jours de sensibilisation contre les violences basées sur le genre prévue du 25 novembre au 10 décembre, cette journée dit vouloir renforcer l’assimilation des dispositions de la loi 103.13 sur la violence à l’égard des femmes.

Le couple, espace privilégié des violences

S’exprimant à cette occasion, la représentante d’ONU Femmes au Maroc, Leila Rhiwi, a souligné que les violences faites aux femmes et aux filles étaient une violation des droits humains fondamentaux, précisant qu’au Maroc, selon l’enquête nationale du Haut-commissariat au plan (HCP) de 2019, 7,6 millions de femmes ont subi au moins un acte de violence, tous contextes et toutes formes confondus durant leur vie.

Avec une prévalence de 46,1 % (soit 5,3 millions de femmes), le contexte conjugal demeure le plus marqué par la violence, et ce pour les deux milieux de résidence, a-t-elle assuré, affirmant que ce taux s’élève à 55 % en milieu rural.

D’autre part, le taux de recours aux autorités compétentes, au niveau national, représente seulement 10,4 % des victimes de violence qui déposent plainte auprès des services concernés (gendarmerie, pouvoir judiciaire, autorité locale, etc.), a-t-elle fait savoir.

De son côté, Fatiha El Yazidi, de la Présidence du Ministère public, a mis en avant, lors d’un exposé, “le souci du législateur marocain à assurer la protection pénale des femmes”“Pour la première fois, le législateur offre à la femme un statut juridique distinct de l’homme face aux règles de criminalisation et de sanctions, en incriminant des actes de violences à l’égard des femmes”, a-t-elle estimé.

Dans son exposé, Zineb Chebihi, coordonnatrice à ONU Femmes Maroc, a affirmé que le phénomène de la violence affectait le bien-être des femmes et des filles et avait des conséquences sociales et sur l’économie. Elle a souligné, dans ce contexte, que “selon la deuxième étude nationale du HCP, le coût économique total des violences faites aux femmes est estimé à 2,85 milliards de dirhams, indiquant que la violence conjugale est la plus répandue, en plus des violences psychologiques”.

Au cours de cette journée, une séquence vidéo a été diffusée portant sur “l’action des cellules de la Gendarmerie royale dans la prise en charge des femmes victimes de violences”, mettant en évidence les procédures juridiques suivies par les femmes victimes de violences, ainsi que la mise en œuvre des dispositions de la loi relative à la violence contre la femme par ces cellules.

(avec MAP)