En premier lieu, la note de conjoncture s’intéresse à l’environnement international. Selon la DEPF, l’économie mondiale montre des signes d’essoufflement de la croissance de l’économie mondiale, freinée par une inflation persistante et des conditions financières plus strictes, dans un contexte de fortes incertitudes. En ce qui concerne la zone euro la note de conjoncture met en avant des perspectives de croissance morose (0,3% en 2023 après 3,2% en 2022, selon la Commission européenne). S’intéressant aux hydrocarbures, la DEPF note qu’à 88 dollars pour le baril du Brent le 18 novembre, le pétrole est en baisse de 31% depuis son pic de juin.
Tendances sectorielles
En termes de tendances sectorielles, la note de conjoncture indique que pour le secteur primaire, plusieurs mesures incitatives visant le bon déroulement de la campagne agricole 2022-2023 ont été mises en place. La DEPF note également la dynamique favorable des exportations du secteur agricole et agro-alimentaire (+20,8% à fin septembre) ainsi le redressement de l’activité de la pêche côtière et artisanale (+25,9% en volume à fin septembre).
Pour le secteur secondaire, la note de conjoncture indique une évolution contrastée comme en attestent la poursuite d’une évolution positive au niveau du secteur de l’énergie électrique (production : +2,2% ; ventes de l’énergie de « THT-HT-MT » : +5,8% à fin septembre), la reprise du secteur manufacturier à partir du T2-2022 et le repli au niveau des secteurs extractif (production phosphate : -16,1% à fin septembre) et du BTP (ventes de ciment : -9,2% à fin octobre).
Le secteur tertiaire témoigne lui d’un redressement significatif de l’activité des secteurs du tourisme (arrivées : taux de récupération de 93% entre juin et septembre 2022) et du transport, soutenu par les différentes mesures de relance mises en œuvre par le Gouvernement. Le secteur des télécommunications maintien sa performance positive (parcs mobile : +5% et internet : +8% à fin septembre).
Ménages et entreprises
S’intéressant aux ménages et aux entreprises, la note relève, en termes de consommation des ménages, une évolution positive d’indicateurs de revenus, tels les crédits à la consommation (+3,2% à fin septembre), les transferts des MRE (+11,6% à fin septembre) et les créations d’emplois rémunérés (+152.000 au T3-2022). La DEPF met également en avant le maintien de l’effort de l’investissement comme en atteste l’évolution favorable des importations des biens d’équipement et des demi-produits (respectivement +19,4% et +51,1% à fin septembre) et des recettes des IDE (+35,9% à fin septembre), ainsi que de l’investissement du Budget général de l’État (+12,3% à fin octobre).
Echanges extérieurs
En ce qui concerne les échanges extérieurs, la note de conjoncture indique un creusement du déficit commercial de 53,3% et un repli du taux de couverture de 2,6 points à fin septembre, suite à un accroissement des importations (+43,8%) plus important que celui des exportations (+37,4%). La DEPF note également une hausse des exportations de l’ensemble des secteurs, particulièrement, les secteurs des phosphates et dérivés (+66,6%), de l’automobile (+34,9%), de l’agriculture et agroalimentaire (+20,8%) et de textile et cuir (+26,7%).
Enfin s’agissant des importations, la note relève l’augmentation des importations de l’ensemble des groupes de produits, notamment, les produits énergétiques (+121%), les demi-produits (+51,1%), les produits alimentaires (+52,5%), les biens d’équipement (+19,4%) et les produits bruts (+63,3%).
Finances publiques
La DEPF note un allégement du déficit budgétaire de 40,3%, atteignant 30,5 milliards de dirhams à fin octobre 2022, suite notamment à une hausse des recettes (+23,4% ou +47,1 milliards de dirhams) plus importante que celle des dépenses globales (+10,5% ou +26,5 milliards de dirhams).
Financement de l’économie
Une amélioration du taux de progression des crédits bancaires à +5,5% à fin septembre 2022 après +4,2% un an auparavant, a été relevée par la DEPF. Elle s’explique notamment par l’accélération de la croissance des crédits au secteur non financier (+5,6% après +4,1% l’année précédente) puis aux crédits au secteur financier qui se sont accrus de 4,7%, après +4,4% l’année dernière. La note indique également une accentuation de la baisse des indicateurs de la Bourse de Casablanca à fin octobre 2022, notamment, les indices MASI et MSI 20 (-19% et -20,4% respectivement par rapport à fin décembre 2021) et la capitalisation boursière (-18,6% à 562,4 milliards de dirhams).