Selon un communiqué de l’UGNDM, la grève se tiendra en raison de “l’impasse du dossier des docteurs de la fonction publique, mais aussi en protestation contre le ministre de l’Enseignement supérieur pour la violation de la loi de finances 2022 et son empiétement sur les droits des docteurs salariés”. Le communiqué indique qu’un rassemblement national est prévu, mardi 8 novembre, devant le ministère de l’Enseignement supérieur.
Mercredi 26 octobre, l’Union a tenu une réunion extraordinaire au siège du syndicat, qui a permis de mettre en avant l’absence du fichier des docteurs salariés dans toutes les institutions de l’État (administrations publiques, établissements publics et collectivités territoriales). La réunion a également été l’occasion pour l’Union de dénoncer “l’abus” du ministère de l’Enseignement supérieur concernant leur dossier, en les privant d’accéder aux postes permettant la régularisation de leur statut, comme institué dans la loi de finances 2022.
Dans ce sens, le communiqué note que “le ministre de l’Enseignement supérieur n’a pas le droit de geler ces postes, d’autant plus que ces docteurs ont accumulé des expériences scientifiques et professionnelles, ce qui les place au premier rang des élites nationales”. Ainsi, l’Union rejette “l’entière responsabilité de la détérioration des conditions de l’Université marocaine” sur le ministre Abdellatif Miraoui. L’université aurait connu, selon la même source, “une détérioration significative sur plusieurs aspects, ce qui l’a fait tomber en dessous des classements internationaux les plus bas, en raison de politiques défaillantes”.
L’UGNDM avait déjà appelé à une grève les 12 et 13 octobre. Contacté par TelQuel, Driss Chraouti, président de la commission médiatique de l’UGNDM, indiquait que cette grève n’était “qu’une étape d’une série de protestations envisagées par le syndicat, en cas de mutisme du gouvernement”.
Ils accusaient le ministre Miraoui d’avoir commis une faute juridique en suspendant 700 postes budgétaires, prévus dans la loi de finances de 2022, qui auraient permis à ces docteurs d’accéder aux différentes universités du royaume.
Quant aux revendications majeures, il s’agit principalement du changement de statut de ces fonctionnaires, en leur accordant celui d’enseignants-chercheurs. “Ceci leur permettra d’entamer la recherche scientifique et d’augmenter leurs salaires”, expliquait notre interlocuteur.
Ainsi, ils réclament de les exclure du statut général de la fonction publique et de les affilier au corps professoral. “Le statut de la fonction publique, qui date de plus de soixante ans, ne prend pas en considération la particularité des fonctionnaires détenteurs de doctorats”, déplore Chraouti.
“L’exécution de ces revendications ne coûtera pas un énorme budget à l’État, puisque ces fonctionnaires ne sont pas plus de 2200, dont 1200 dans le département de l’Éducation nationale”, conclut-il.