Malgré une inflation galopante et l’assombrissement des perspectives économiques mondiales, le FMI a maintenu ses prévisions de croissance à 5 % pour 2022 et 3,6 % pour 2023 dans la région, incluant l’Iran, mais pas Israël.
Mais ces chiffres, tout en étant plus élevés qu’ailleurs dans le monde, “ne reflètent pas les défis” existants, a souligné Jihad Azour, le directeur du département Moyen-Orient et Asie centrale au FMI, lors de la présentation de son dernier rapport régional à Dubaï, aux Émirats arabes unis.
“Le vrai problème est la combinaison de facteurs” qui pèsent sur les économies les plus vulnérables, à commencer par l’inflation, revue à la hausse à 14,2 % cette année dans la région, contre 13,8 % dans les prévisions d’avril.
Appel à “agir vite”
Face à la hausse des prix des matières premières, les 22 pays de la zone sont loin d’être égaux, avec une nette différence entre les États pétroliers, qui bénéficient de l’envolée des prix du brut, et les autres.
Près des deux tiers des pays non pétroliers “connaissent un ralentissement graduel” lié au ralentissement mondial, au resserrement monétaire et la hausse des taux d’intérêt, a prévenu Jihad Azour.
Les pays les plus pauvres de la région, incluant le Yémen, le Soudan, la Mauritanie, la Somalie et Djibouti, sont les plus menacés, avec une croissance de seulement 0,8 % prévue en 2022.
Le PIB des monarchies pétrolières du Golfe en revanche devrait croître de 6,5 % cette année, tiré notamment par celui de l’Arabie saoudite, la plus grande économie de la région (+7,6 % en 2022). Mais même dans ces pays, la croissance devrait ralentir à 3,6 % en 2023, avec la baisse attendue de la production, des prix et de la demande d’or noir, selon le FMI.
Soulignant les sombres perspectives mondiales dans les 12 à 18 mois à venir, alimentés par la guerre en Ukraine, Jihad Azour a appelé les gouvernements de la région à “agir vite”, pour accélérer les réformes et mettre en place des filets de sécurité sociale protégeant la population.