Le ministère de la Santé palestinien a fait état de cinq Palestiniens tués par les forces israéliennes et d’une vingtaine blessés avant l’aube à Naplouse, grande ville du nord de la Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967.
Un sixième Palestinien a été mortellement touché par des balles réelles à la poitrine dans le village de Nabi Saleh, au nord de Ramallah, selon le ministère. Là, l’armée a indiqué avoir “repéré un suspect lançant un engin explosif” en direction de soldats, qui ont ouvert le feu.
Dans la vieille ville de Naplouse, l’armée a confirmé avoir mené une vaste opération avec la police contre le “quartier général et un atelier de confection d’armes” du nouveau groupe de jeunes combattants palestiniens surnommé “Areen al-Oussoud”, ou “repaire des lions”.
“Plusieurs suspects armés ont été atteints par balles”, a-t-elle indiqué dans un communiqué. “Des dizaines de Palestiniens ont brûlé des pneus et lancé des pierres” en direction des soldats qui ont “riposté en ouvrant le feu”.
Un dirigeant du groupe, Wadih Al Houh, a été tué dans l’opération, a indiqué le Premier ministre israélien Yaïr Lapid, en campagne pour les législatives anticipées du 1er novembre.
“Ils doivent savoir que nous les atteindrons où qu’ils se trouvent, Israël n’arrêtera jamais d’agir pour sa sécurité (…) Le but est de réduire le terrorisme et de s’assurer qu’il ne touche pas les citoyens israéliens”, a-t-il déclaré à la radio publique Kan.
“Il est temps pour les lions de sortir de leur tanière”
“La reddition est le chemin de l’humiliation (…) Il est temps pour les lions de sortir de leur tanière”, a souligné sur sa chaîne Telegram le groupe “repaire des lions” qui compte plus de 210.000 abonnés et jouit d’une grande popularité parmi les jeunes Palestiniens.
Une foule a participé le matin à Naplouse aux funérailles des Palestiniens, en présence de combattants armés, ont constaté des journalistes de l’AFP.
Le président palestinien Mahmoud Abbas a dénoncé comme un “crime de guerre” l’opération israélienne à Naplouse, selon un communiqué de son porte-parole, Nabil Abou Roudeina.
Les violences se sont accrues ces derniers mois dans le nord de la Cisjordanie, les forces israéliennes multipliant les opérations à Naplouse et Jénine, bastions de groupes armés palestiniens, dans la foulée d’attaques anti-israéliennes meurtrières depuis mars.
Ces raids, souvent émaillés de heurts avec la population palestinienne, ont fait plus d’une centaine de morts côté palestinien, soit le bilan le plus lourd en Cisjordanie depuis près de sept ans, selon l’ONU. Depuis début octobre, 25 Palestiniens et deux soldats israéliens ont été tués, selon un bilan établi par l’AFP.
Ces dernières semaines, “Areen al-Oussoud”, dont certains des membres sont affiliés à des groupes comme le Fatah, le Hamas ou le Jihad islamique, a commencé à lancer des opérations anti-israéliennes depuis Naplouse.
Baptisé “repaire des lions” en hommage à Ibrahim al-Nabulsi, un jeune combattant surnommé le “lion de Naplouse” abattu début août par Israël, le groupe a notamment revendiqué une attaque mortelle contre un soldat israélien il y a deux semaines en Cisjordanie. Dans la foulée, l’armée a resserré l’étau sur Naplouse, en contrôlant les entrées et sorties et en surveillant en permanence son ciel avec des drones.
Mardi, le Jihad islamique a indiqué dans un communiqué que ses “combattants étaient impliqués dans de violents affrontements” avec les forces israéliennes à Naplouse et menacé Israël de représailles “contre ses crimes”.
Le Hamas islamiste, au pouvoir dans la bande de Gaza sous blocus israélien depuis plus de 15 ans, a prévenu que “les crimes de l’occupation israélienne” allaient “précipiter la Palestine vers une escalade”.