Espagne : feu vert à l’expulsion d’un Marocain accusé d’être une “référence du salafisme”

La justice espagnole a annoncé jeudi avoir donné son feu vert à l’expulsion du Marocain Mohamed Said Badaoui, accusé d’être “l’une des principales références du salafisme le plus orthodoxe” en Espagne.

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La police espagnole considère Mohamed Said Badaoui comme "l'une des principales références en Espagne du salafisme le plus orthodoxe, qu'il prêche avec une telle influence qu'une augmentation du radicalisme s'est produite dans la région de Tarragone", en Catalogne. Crédit: Mohamed Said Badaoui/Facebook

Ce Marocain de 40 ans, arrêté mardi en Catalogne (nord-est), “a été transféré à Madrid pour être expulsé demain (jeudi)”, a déclaré le haut tribunal de l’Audience nationale, qui a rejeté le recours de l’accusé, dans une décision datée de mercredi et rendue publique jeudi.

Son expulsion a été autorisée pour “sa participation à des activités contraires à la sécurité nationale” et à “l’ordre public”, a expliqué le tribunal.

La police espagnole considère Mohamed Said Badaoui comme “l’une des principales références en Espagne du salafisme le plus orthodoxe, qu’il prêche avec une telle influence qu’une augmentation du radicalisme s’est produite dans la région de Tarragone”, en Catalogne, “depuis son arrivée” dans cette zone, a-t-il poursuivi.

Elle l’accuse par ailleurs de “profiter” de la “vulnérabilité” de “mineurs non accompagnés, principalement d’origine marocaine”, afin de les “endoctriner dans le salafisme le plus radical” via “la diffusion de postulats radicaux pro-jihadistes”, a encore dit le tribunal. Interrogé par l’AFP, le ministère de l’Intérieur, qui a ordonné son expulsion, a refusé d’indiquer si elle avait eu lieu.

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Personnalité publique dans sa région, Mohamed Said Badaoui est le président de l’Association pour la défense des droits de la communauté musulmane (Adedcom), qui siège dans la ville de Reus, et se présente comme un “activiste social” et un militant antiraciste.

Installé depuis près de 30 ans en Catalogne, ce Marocain rejette formellement ces accusations depuis la première notification de cette procédure d’expulsion au mois d’août.

Il est soutenu publiquement par les principaux partis indépendantistes catalans ainsi que par la branche catalane de Podemos, un parti de gauche radicale membre du gouvernement espagnol du socialiste Pedro Sanchez.

Dans une déclaration commune, ces formations ont accusé la police de “l’expulser en avançant un extrémisme religieux supposé et un fondamentalisme radical sans en donner de preuves”. Des manifestations ont été organisées mercredi à Madrid et à Barcelone pour dénoncer son expulsion.

Le tribunal de l’Audience nationale a également annoncé jeudi son feu vert à l’expulsion d’un autre Marocain, Amarouch Azbir, responsable de la mosquée Al Furquan de Vilanova i la Geltrú, en Catalogne. Il avait été arrêté mardi pour les mêmes chefs d’accusation.