La coopération entre les acteurs est la solution la plus efficace pour agir contre la corruption”, a affirmé François Hollande, qui s’exprimait à l’ouverture de la Conférence internationale sur la bonne gouvernance et la lutte contre la corruption en Afrique.
“Pour qu’il y ait des corrompus, il faut qu’il y ait des corrupteurs, les uns ne vont pas sans les autres”, d’où l’importance d’agir ensemble pour endiguer ce phénomène, a-t-il fait remarquer, soulignant qu’aucun continent n’échappe à la corruption, à des pressions et à des tentations.
“En revanche, il y a des pays qui ont pris, plus tôt que d’autres, conscience de la nécessité de prévenir ces phénomènes, de les dissuader et de les sanctionner”, a souligné l’ancien chef d’État français, notant, dans ce sens, que le Maroc a “très tôt eu cette lucidité” avec, entre autres, la création de l’Instance nationale de la probité, de la prévention et de la lutte contre la corruption (INPPLC).
La corruption est un fléau qui pèse sur le développement de l’Afrique, car elle lui fait perdre chaque année une somme de plus de 150 milliards de dollars, soit 6 % de son PIB, a soutenu M. Hollande, qualifiant ce fléau de “poison” qui contribue à l’affaiblissement des institutions, lesquelles finissent par perdre toute autorité pour lutter contre la cause même de leur affaiblissement.
Le combat de tous
Par ailleurs, le président de la République du Sénégal, président en exercice de l’Union africaine, Macky Sall, a réaffirmé dans un message lu à cette occasion par son haut représentant, Moustapha Niasse, son “engagement sans réserve” dans ce combat “qui doit être celui de tout homme et de toute femme”.
“Face à ce phénomène mondial, auquel aucun pays ne peut prétendre échapper totalement, les gouvernements, la société civile et les organisations de jeunesse ont un rôle crucial à jouer dans la mobilisation organisée des énergies et des initiatives pour relever les défis”, a assuré M. Sall.
“Il s’agit, encore une fois, de mettre l’accent sur la sensibilisation de l’opinion publique mondiale sur les impacts destructeurs de la corruption, sur la vulgarisation des Conventions internationales et sur un suivi soigneux et vigilant de leur mise en œuvre”, a-t-il rappelé, saluant la tenue à Rabat de cette conférence qui témoigne de “l’adhésion remarquable” du Royaume “aux idéaux de la solidarité internationale, de la paix, la concorde, l’entente et la coopération”.
Pour sa part, le président de l’INPPLC, Mohamed Bachir Rachdi, a précisé que “tous les rapports régionaux et internationaux traitant de la question du développement mettent la corruption, dans ses formes les plus diverses, parmi les premiers facteurs qui se dressent devant le développement et affaiblissent les chances des pays de saisir toutes les opportunités pour assurer un développement socio-économique en phase avec leurs vraies potentialités”.
Avec une note moyenne de 33/100 dans l’indice de perception de la corruption de Transparency International, l’Afrique subit, plus que toute autre région du monde, de plein fouet les conséquences néfastes de ce fléau, a regretté M. Rachdi.
Cependant, selon une étude du FMI, “les potentiels gains socio-économiques liés à la consolidation d’une gouvernance publique responsable en Afrique, pourraient être de 2 à 3 fois plus importants, que pour des pays à développement équivalent, dans d’autres régions du monde”, a-t-il fait savoir, mettant l’accent sur l’importance d’une mobilisation générale qui ouvre un large champ de participation des jeunes comme acteurs, concernés par le présent et par l’avenir des pays.
L’ouverture de cette conférence internationale a également été marquée par une présentation par le président de l’Université internationale de Rabat (UIR), Noureddine Mouaddib, mettant en avant le rôle du monde académique dans la promotion de la bonne gouvernance et la lutte contre la corruption.
Organisée sous le haut patronage du roi Mohammed VI par l’Association #StopCorruption et l’INPPLC, en partenariat avec l’UIR sous le thème “Prévenir et lutter contre la corruption : un défi pour le développement du continent, une réponse aux attentes légitimes de la jeunesse”, cette conférence a été conçue pour avoir une dimension africaine, avec les jeunes comme acteurs et cœur de cible.
(avec MAP)