Abdallah Al-Ahmad, un docteur blessé à la tête par une balle tirée par des soldats israéliens devant l’hôpital de Jénine, a succombé à ses blessures, a indiqué le ministère. Un autre Palestinien a été tué, après avoir été également touché par balle, d’après cette source qui l’a identifié comme étant Mateen Debaya. Cinq autres personnes ont été blessées d’après le ministère, qui n’a pas précisé la gravité de ces blessures.
De nombreux soldats se sont déployés à l’aube dans le camp de réfugiés palestiniens de Jénine, dans le nord de la Cisjordanie, où des heurts ont éclaté, ont rapporté des témoins et l’agence Wafa. L’armée israélienne a indiqué y avoir mené une opération durant laquelle des soldats ont essuyé des tirs à balles réelles par des “suspects armés”.
“Les forces ont riposté à balles réelles”, a rapporté l’armée, précisant que des personnes touchées avaient été “identifiées”.
“Le sang de nos martyrs alimentera une nouvelle Intifada”
Lors de l’opération, un membre du mouvement islamiste armé Hamas, Diaa Salama, “responsable d’attaques récentes contre les forces de sécurité et (qui) en planifiait d’autres”, a été arrêté, d’après cette même source. Plusieurs autres personnes ont été interpellées vendredi à Jénine et ailleurs en Cisjordanie, selon l’armée. “Le sang de nos martyrs alimentera une nouvelle Intifada”, a affirmé vendredi le mouvement Hamas, au pouvoir dans la bande de Gaza.
C’est dans le camp de Jénine que la journaliste palestino-américaine Shireen Abu Akleh, qui portait un gilet pare-balles avec la mention “presse” et un casque, a été tuée en mai alors qu’elle couvrait un raid israélien. L’armée a reconnu “une forte possibilité” d’avoir tué la journaliste d’Al-Jazeera, mais pas de façon délibérée.
Les violences se sont accrues ces derniers mois dans le nord de la Cisjordanie occupée, notamment dans le secteur de Naplouse et Jénine, bastions de groupes armés où l’armée israélienne a multiplié les opérations dans la foulée d’attaques anti-israéliennes meurtrières en mars et avril.
Ces raids, souvent émaillés de heurts avec la population palestinienne, ont fait plus d’une centaine de morts côté palestinien, soit le bilan le plus lourd en Cisjordanie depuis près de sept ans, selon l’ONU.
Mercredi, le porte-parole de la diplomatie américaine, Ned Price, a déploré “une augmentation alarmante du nombre de morts et blessés palestiniens et israéliens, dont de nombreux enfants”.
Ce jour-là, un Palestinien de 18 ans a été tué par l’armée lors d’affrontements ayant éclaté dans le camp de réfugiés d’Al-Aroub, près de Hébron (sud), alors que des jeunes protestaient contre les opérations israéliennes.
Deux soldats israéliens ont également été tués ces derniers jours, provoquant une vaste chasse à l’homme et des violences en Cisjordanie et à Jérusalem-Est, secteur occupé et annexé par Israël.
Le Premier ministre israélien Yaïr Lapid a affirmé jeudi que “les forces de sécurité resteront mobilisées tant que les terroristes et ceux qui les ont envoyés ne seront pas arrêtés”, selon un communiqué. La Cisjordanie est un territoire palestinien occupé depuis 1967 par l’État hébreu.