Huit migrants ont écopé de trois ans de prison ferme et sept de deux ans d’emprisonnement devant la chambre criminelle de Nador, ville marocaine frontalière de Melilia, selon le verdict rendu dans la nuit de mercredi à jeudi. La défense a l’intention de faire appel.
“Des jugements sévères pour faire peur. Les migrants ont besoin d’être protégés et non pas d’avoir peur”, a commenté l’Association marocaine des droits humains (AMDH) sur son compte Twitter.
Entre 2 et 3 ans de prison ferme contre les 15 migrants soudanais présentés hier devant la cours d’appel de Nador.
Des jugements sévères pour faire peur.
les migrants ont besoin d’être protégé et non pas d’avoir peur. pic.twitter.com/Oe7SFtax35— AMDH Nador (@NadorAmdh) October 13, 2022
Ces 15 migrants, en situation irrégulière, ont été reconnus coupables d’“entrée illégale sur le territoire marocain”, dans l’intention de se rendre en Europe, de “violence contre des agents de la force publique” et de “refus d’obtempérer”, a précisé à l’AFP leur avocat Mbarek Bouirig.
En revanche, le tribunal n’a pas retenu l’accusation d’“attroupement armé”. Le 24 juin, près de 2000 migrants en majorité originaires du Soudan — pays très pauvre — avaient tenté de s’introduire dans la cité espagnole de Melilia via le poste-frontière marocain de Nador.
Cette tentative avait été précédée de violents heurts pendant plusieurs jours entre migrants et forces marocaines dans des campements clandestins installés aux alentours de Nador. Le drame a fait 23 morts parmi les migrants, selon les autorités marocaines, 27 d’après l’AMDH.
Ce bilan est le plus lourd jamais enregistré lors d’une des nombreuses tentatives de migrants d’entrer à Melilia et dans l’enclave espagnole voisine de Sebta, seules frontières terrestres de l’Union européenne avec le continent africain.
À la suite de ce drame, plusieurs dizaines de migrants ont déjà été condamnés en plusieurs groupes séparés à des peines de prison en première instance, systématiquement alourdies par la Cour d’appel de Nador.
Le procès en appel d’un autre groupe de 14 migrants prévu jeudi à Nador a été reporté d’une semaine faute de traducteur, selon l’AMDH.